Le ministre français de la Culture et de la Communication, Frédéric Mitterrand a indiqué dimanche au Sila que dans les échanges livresques franco-algériens, la France encouragera le livre littéraire, jamais des ouvrages subversifs. Le ministre accompagné de son hôte algérienne, Mme Khalida Toumi, a visité tous les stands du salon, se déclarant agréablement surpris par le volume des éditions algériennes et la bonne qualité de leurs productions. Il s'est même intéressé au prix des livres par rapport au pouvoir d‘achat. Auparavant, au siège du ministère de la Culture où il s'était entretenu avec son homologue algérienne, Mitterrand a déclaré que la coédition du livre entre l'Algérie et la France représentait une dimension sur laquelle des efforts devraient être fournis davantage. “…nous travaillons de manière à obtenir à travers de grands éditeurs français des coéditions plus importantes”, a-t-il assuré. Le ministre français avait abordé avec Khalida Toumi outre des questions relatives au livre, la question du cinéma et du patrimoine immatériel. Le représentant du gouvernement français a émis le souhait d'assurer une plus forte participation aux auteurs algériens d'expression française aux manifestations consacrées à la littérature qu'abrite son pays ainsi qu'aux médias audiovisuels français, à travers des émissions télévisées et radiophoniques. L'envoyé de Nicolas Sarkozy devait déclarer à propos du sujet des archives qui fâche : “Ce qui est fondamental c'est de montrer que le pont humain entre l'Algérie et la France fonctionne quelle que soit la circonstance historique. Ce qui m'intéresse, c'est de montrer ce que les deux pays ont construit ensemble et ce que nous allons construire”. Avant la visite du ministre de la Culture Fréderic Mitterrand au 16e Sila, on avait assisté à un défilé de politiques en Algérie. Un vrai carrousel ouvert par le candidat donné gagnant aux primaires du parti socialiste et probable rival de Nicolas Sarkozy en mai 2012. Après François Hollande, ce fut au tour du bras droit du président français, Jean-François Copé, en charge de l'UMP, le parti présidentiel, de fouler le tarmac d'Alger. Ce jeune loup de la droite française, qui-dit-on à Paris- a les yeux rivés sur 2017, “familier” de l'Algérie par sa femme native de la wilaya de Chlef, a même eu un traitement particulier : il a été reçu par le président Bouteflika. Ensuite, un autre politique, mais pas comme les autres : Arnaud Montebourg, candidat aussi à la primaire socialiste en prévision de la présidentielle française, s'est déclaré à Alger très favorable à assumer le passé colonial de la France en Algérie. La grand-mère de Montebourg est algérienne. Auparavant, en juillet, une délégation du Groupe d'amitié Algérie-France du Conseil de la nation conduite par Mme Zohra Drif-Bitat, (vice-présidente dudit Conseil) a effectué une visite en France où elle s'est entretenue avec des élus parlementaires et avec Patrick Ollier, ministre auprès du Premier ministre et Philippe Richert, ministre auprès du ministre de l'Intérieur, de l'Outre-mer, des Collectivités territoriales et de l'Immigration, chargé des Collectivités territoriales. Les eux pays semblent avoir enterré la hache de guerre depuis que l'ex-Premier ministre français Jean Pierre Raffarin, très écouté par Nicolas Sarkozy, a été nommé par celui-ci “Monsieur Algérie”. Les relations entre les eux pays ne sont pas encore tout à fait au beau fixe mais la volonté politique de les assainir pour les normaliser existe aussi bien à Paris qu'à Alger. Frédéric Mitterrand n'est pas de son clan mais Nicolas Sarkozy l'a nommé en 2009 dans son second gouvernement et l'a maintenu lorsqu'il s'est débarrassé des figures emblématiques de l'ouverture comme Rachida Dati dont la mère est algérienne, Fadéla Amara, également d‘origine algérienne ou la turbulente Rama Yade d'origine sénégalaise. Pourtant, l'UMP avait demandé sa tête alors que ce neveu de l'ancien président socialiste François Mitterrand n'a jamais été réellement engagé à gauche, même s'il a adhéré au Mouvement radical de gauche en juin 1993. Avant d'être nommé ministre, Sarkozy l'avait chargé de la prestigieuse Académie de France à Rome (Villa Médicis). Et avant d'accéder au pinacle politique, il était écrivain, animateur de télévision et directeur général de TV5 Monde. C'est dire la place que Frédéric Mitterrand a à l'Elysée et, du coup, toute l'importance que prend sa visite en Algérie. La France participe au Salon international du livre d'Alger avec une cinquantaine de maisons d'éditions.