Abou Madyan Chou'ayb al-Ansarî, en dialectal algérien, Sidi Boumedienne, est né en Espagne, en 1126 de l'ère chrétienne, dans le village de Cantillana, non loin de Séville. Il appartenait à une famille pauvre et, son père mort, il a été élevé par ses frères qui en ont fait leur berger. Plus tard, ses frères le mettent en apprentissage chez un tisserand. L'industrie du textile était, à l'époque, dans l'Espagne musulmane, notamment, à Séville, une industrie florissante, il ne risquait pas, s'il apprenait l'art du tissage, de chômer. «Plus tard, lui disent ses frères, tu pourras, si tu es sérieux, ouvrir ton propre atelier !» Mais le jeune garçon n'aimait pas ce métier : ce qu'il voulait, c'était étudier. Il aimait voir les livres entassés dans les mosquées, et il aimait surtout écouter les enseignants dispensant leurs cours. Dès qu'il pouvait quitter l'atelier où on l'avait mis, il allait se mêler aux étudiants qui apprenaient dans les mosquées. Ces étudiants, beaucoup plus âgés que lui, payaient les maîtres. Chou'ayb, lui, n'avait pas d'argent pour payer ses cours. Mais comme il était discret et surtout studieux, les maîtres ne le chassaient pas. Certains l'avaient même pris en sympathie et répondaient aux questions qu'il leur posait. M. A. Haddadou