Voie - Le sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, a réussi ses débuts à la tête de l'équipe nationale en enchaînant un nul en déplacement, face à la Tanzanie, et une victoire, à domicile, contre la République Centrafricaine. Il est vrai qu'il est prématuré de se lancer dans des bilans après seulement deux rencontres de l'équipe nationale, mais il y a lieu de croire que Vahid Halilhodzic a déjà marqué de son empreinte la sélection depuis qu'il a repris les rênes en juillet dernier après la débâcle de Marrakech qui a signé l'élimination des Verts de la phase finale de la CAN Orange 2012. Même s'il n'est pas exempt de tout reproche et qu'il n'est pas un faiseur de miracles, le technicien franco-bosnien a marqué d'entrée son territoire sur plusieurs plans. D'abord, sur le volet disciplinaire, dont souvent la presse a relaté les faits, où Halilhodzic a mis tout le monde devant le fait accompli en adoptant un nouveau règlement intérieur et en mettant au pas certains joueurs coupables d'écarts. A commencer par Ryad Boudebouz qui, non seulement n'a pas été convoqué pour le déplacement de Dar Es-Salaam à cause de son absence au stade de Marcoussis, au mois d'août, mais il a été privé du match face à la République centrafricaine. Certaines mauvaises langues croient que Halilhodzic a voulu rendre service à son compatriote Bazderevic, l'entraîneur du FC Sochaux, pour laisser le jeune international à la disposition de son club en prévision d'un match de l'Europa League. Toutefois, Halilhodzic avait déclaré, lors de la conférence de presse d'avant le match contre la République centrafricaine, sans d'ailleurs qu'un journaliste ne lui pose la question, que Boudebouz a fauté et même du temps de Benchikha, c'est pourquoi il l'a laissé chez lui. Il y a également le cas Hameur Bouazza qui est venu en retard au dernier stage sans justificatif valable qui s'est retrouvé dans les tribunes et donc privé de la dernière sortie des Verts au stade du 5-Juillet. Là également, certaines sources ont évoqué la réaction de quelques joueurs qui en auraient touché un mot au président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, au sujet de la rigueur imposée par Halilhodzic. Mais ce dernier a, semble-t-il, carte blanche puisque dans le même sillage il a décidé de mettre fin aux regroupements au niveau des hôtels chic de la capitale en prenant ses quartiers au centre technique de la FAF de Sidi Moussa, d'interdire la présence des membres des familles des joueurs lors des stages et de programmer le dernier match au 5-Juillet, un stade souvent fui par les Verts. Sur un plan purement footballistique, Halilhodzic désigne Karim Ziani capitaine lors du match de Tanzanie avant de faire l'impasse sur lui au match suivant, ce qui a laissé plus d'un perplexe sur les véritables raisons de cette mise à l'écart. Dans la foulée, il fait son show lors de la conférence de presse en invitant les journalistes à lui parler football, usant d'un tableau et de statistiques, puis de convoquer un jeune joueur de l'équipe nationale Olympique estimant qu'il avait du talent et qu'il pouvait remplacer un Rafik Djebbour. Or, ce dernier n'a joué que quelques bribes de minutes et c'est l'inefficace Abdelkader Ghezzal qui a couru dans tous les sens pour peser sur la défense adverse, ratant deux buts faits avant de quitter le terrain. Baghdad Bounedjah, la grande «découverte» de Halilhodzic, lui, a été convié de quitter le stage pour retourner chez les Olympiques. Sur le rectangle vert, il y a quelques changements notables, comme cette volonté et cette hargne chez les joueurs, qui les font évoluer en bloc afin de presser l'adversaire haut, de jouer plus l'offensive et d'essayer de garder le ballon le plus possible. On a même assisté à un but construit et non pas sur balle arrêtée, celui de Kadir, et des joueurs mieux utilisés que d'habitude. Et il paraît que même à l'entraînement, comme l'a affirmé le capitaine d'un soir, Madjid Bougherra, les Verts n'ont jamais aussi travaillé qu'auparavant ! Voilà, tout est beau au royaume de Vahid. Pourvu que ça dure.