Astuce Le voleur sort de sa poche un flacon qu?il remet à la victime. Les femmes n?ont plus le droit de porter des bijoux. Bien entendu, il ne s?agit que d?une précaution qu?elles doivent prendre avant de sortir. Voilà déjà des années qu?elles s?emploient à cacher leurs bijoux pour ne les porter que les jours de fête. Elles ne peuvent plus se permettre certaines coquetteries, car des voleurs, qui trouvent en elles des victimes faciles, ne reculent devant rien dès qu?ils remarquent une femme parée de bijoux. Durant des années, et même s?ils sont pourchassés par la police, les voleurs font de nombreuses victimes. Attirés par le gain facile, ils ne voient que la chaîne ou les boucles d?oreilles en or. La technique bien rodée est toujours la même. Le voleur attend le moment propice pour fondre, tel un «vautour, sur sa proie». En un temps record, il arrache les bijoux et disparaît. Il ne se soucie ni de la peur ni des blessures qu?un tel acte peut provoquer. Depuis que les femmes ne portent ni chaînes ni boucles d?oreilles, les voleurs ont trouvé d?autres techniques. Qu?à cela ne tienne, doivent se dire les voyous qui s?adaptent à la nouvelle donne. Mounira est fonctionnaire dans une administration à Alger. Elle habite une villa dans la banlieue Est de la capitale. Prise toute la semaine par son travail, elle ne peut faire ses achats que les jeudis, son jour de repos. C?est le cas aujourd?hui. Elle quitte la maison, vers 9h. Elle prend un minibus qui la dépose à Alger, 45 min plus tard. Elle se rend alors à La Casbah où de jeunes vendeurs exposent leurs marchandises à des prix défiant toute concurrence. Il y a déjà foule dans ce marché bizarre installé sous les arcades. Des vendeurs vantent la qualité de leurs produits à haute voix. Les clientes sont nombreuses au grand bonheur des commerçants qui sont ainsi sûrs de réaliser un bon chiffre d?affaires. Mounira n?est pas comme les autres clients, elle a bien caché son argent. En effet, elle a cousu une petite poche dans son chemisier. Pour les bijoux, elle ne porte que les bagues qu?elle aurait bien voulu enlever, mais, pas d?inquiétude, elles sont comme «collées» aux doigts. Alors qu?elle se faufilait parmi les étals, elle est violemment poussée vers l?entrée d?un immeuble et la porte se referme aussitôt. Elle se trouve nez à nez avec un jeune homme armé d?un couteau et au visage menaçant. Ne pouvant rien faire, elle lui remet son sac qu?il jette par terre après avoir pris les quelques pièces qui s?y trouvaient. Il lui ordonne ensuite d?enlever les bagues. Elle fait mine de s?exécuter avant de lui faire part de l?impossiblité de les enlever. Elle pense, de cette façon, se sortir d?affaire, mais elle n?en croit pas ses yeux, lorsque le voleur sort de sa poche un flacon de shampooing. Il asperge les mains de Mounira de shampooing et lui demande de lui donner les bijoux. Elle continue à jouer la comédie, mais le voleur réussit à extraire les bijoux avant de s?enfuir. Dès qu?il ouvre la porte, il se trouve face à un groupe d?hommes qui ont tout compris, d?autant que Mounira s?est mise à crier. Quelques jours plus tard cette affaire passe devant le tribunal correctionnel de Bab El-Oued, Slimane, le voleur, ne peut que reconnaître les faits. Mounira, qui a récupéré son bien, renonce à ses droits de partie civile. Le procureur requiert 2 ans de prison ferme et c?est cette peine que prononcera le tribunal.