Souffrance - Quand les parents découvrent l'atrocité dont ont été victimes leurs enfants c'est le choc et la colère. Mais ont-ils toujours la réaction qu'il faut ? Sadia, mère d'un enfant victime d'agression sexuelle, raconte les sévices subis par sa fille de 9 ans. «Ma fille a été victime d'une agression sexuelle, commise par un proche de la famille. Celui-ci a l'habitude de me demander de la prendre avec lui pour lui acheter des bonbons. Sans penser à une éventuelle agression, je la lui confie pendant presque tous les après-midis», dit-elle. «Et le drame s'est produit lorsqu'un jour ma fille est revenue dans un état déprimé, refusant de manger, de parler et même de se déshabiller pour dormir. Au début, je me suis dit que cela pouvait être dû à une demande non satisfaite, considérant que c'était passager. Cela arrive avec tous les enfants de son âge. Mais le drame c'était le lendemain, lorsque ma fille pleurait avec rage en voyant son oncle arriver. Tout en refusant d'aller avec lui, ma fille m'a demandé protection. Là, j'ai commencé à avoir des doutes sur une éventuelle violence, mais je n'ai pas imaginé qu'elle serait sexuelle», a-t-elle enchaîné. «Après un petit entretien avec ma fille, j'ai fini par comprendre qu'elle a subi un abus sexuel de la part de son oncle. A cet instant, je ne savais pas quoi faire. Ensuite, j'ai pris la décision d'aller voir le médecin pour savoir si ma fille avait perdu sa virginité et si on a encore une possibilité de réparer l'acte. Heureusement que le médecin m'a rassuré, en me disant que l'acte n'est pas vraiment grave. Mais le malheur c'est que cet acte a été commis par un proche de la famille que je ne pourrais pas dénoncer», a-t-elle relaté. Mounir, 11 ans, n'a pas été épargné par son entraîneur de football. «Profitant de la confiance que j'ai placée en lui, dit le père de la victime qui a préféré garder l'anonymat, cet homme a abusé sexuellement de mon fils «C'est ma femme qui a remarqué que du sang maculait le short de notre fils. J'ai tout de suite déposé plainte auprès de la gendarmerie de ma localité. Et le pire c'est que l'agresseur a nié carrément son acte, en dépit de la dénonciation par mon fils. Heureusement qu'après une enquête minutieuse menée par les services de la gendarmerie, les preuves ont été déterminées», a-t-il relaté. Anissa, une jeune fille de 13 ans, originaire de la wilaya d'Oran, a été aussi victime de son voisin de quartier. Celui-ci l'a séquestrée durant 15 jours dans un coin isolé, où il abusait d'elle sexuellement.Parmi les cas recueillis, en 2010, par le Réseau Nada, il y a Amel, une adolescente de 14 ans, qui a été violée par son voisin ; Ali, 13 ans, qui a subi des attouchements sexuels ; Dounia, un nouveau-né de 2 jours, retrouvée abandonnée ; Mohamed, 13 ans, qui a fugué du domicile familial ; Hichem, 2 ans, né sous X ; Amina 15 ans qui se fait suivre par un psychologue pour échec scolaire suite à des conditions familiales difficiles ; Farouk, 17 ans, devenu toxicomane. Amira, 16 ans, qui fait l'objet d'un conflit familial à la suite de la séparation des parents ; Sabrina, 17 ans et Fella, 14 ans, qui souffrent de maltraitance et Maria, 11 ans, victime d'agression et de tentative de viol par ses camarades.