Effet - Entre la détermination des grévistes et le silence de la direction de la Sntf, ce sont des milliers de voyageurs qui font les frais de cet arrêt de travail. Le mouvement de grève des travailleurs de la Société nationale de transport ferroviaire (SNTF) qui réclament un rappel d'une augmentation de salaires à partir de septembre 2009 se poursuit, ce mercredi, pour la quatrième journée consécutive. Il semble que les cheminots soient plus que jamais déterminés à aller jusqu'au bout de leur protestation afin de faire valoir leurs revendications socioprofessionnelles. Hier, le mouvement des trains était paralysé à 90 % à l'échelle nationale, a affirmé le représentant des travailleurs, Abdelhak Benmansour. Cette grève intervient suite au refus de l'administration de la SNTF de satisfaire les revendications des travailleurs, a-t-il ajouté, précisant que des propositions avaient été soumises lors de la rencontre, le 3 octobre, avec la direction générale (DG) représentée par le directeur des ressources humaines (DRH), en présence du directeur régional et du secrétaire général de la Fédération des cheminots. La DG avait alors demandé un délai de 10 jours pour examiner le dossier, mais un refus catégorique lui a été opposé après une attente de 12 jours, d'où la décision d'entrer en grève, a-t-il encore indiqué. Le DRH de la Sntf avait indiqué, pour sa part, que la direction avait négocié, début 2011, différentes plateformes de revendications qui ont abouti, par la suite, à un protocole d'accord signé entre la DG et la Fédération nationale des cheminots le 16 juin 2011. Il s'agissait d'une «augmentation de salaires de 5% avec un rappel à partir de janvier 2011», a-t-il dit. «Cependant, la direction générale a été surprise, le 3 octobre, par une autre revendication exigeant un rappel non pas depuis janvier 2011 mais septembre 2009», a-t-il relevé dans une déclaration à l'APS, soulignant que des négociations étaient en cours avec la Fédération nationale des cheminots pour parvenir à un accord. Le mouvement de grève s'est étendu, hier, à l'ouest et à l'est du pays. A Oran, le trafic au niveau de la gare était totalement paralysé. Aucun train desservant les grandes lignes (Alger et Béchar) ou assurant des destinations régionales (Tlemcen, Sidi Bel Abbes, Aïn Témouchent) n'a quitté la gare. A l'est du pays, aucun train «grandes lignes» de n'a circulé au niveau de Annaba et de Constantine en direction d'Alger. D'habitude animée, la gare centrale de Constantine, était quasiment vide et aucun préposé ne se trouvait derrière son bureau. Les habituels usagers, rapidement informés du débrayage, ont quitté la gare précipitamment en quête d'un autre moyen de transport. Fayçal Bouzitouni, membre fédéral du syndicat de la Sntf, repris par l'APS, a affirmé que le mouvement de «grève nationale illimitée» s'est étendu hier sur tout l'est du pays et a quasiment paralysé les gares, exception faite des trains de transport de marchandises, et, partiellement, des trains de banlieue.