L'Union des organisations islamiques de France, réunie en congrès, ce lundi, pour le troisième jour consécutif, a demandé que la loi interdisant le port ostensible de signes religieux à l'école, notamment le voile pour les filles musulmanes, soit appliquée avec «souplesse». Quelque 37 000 personnes ont d'ores et déjà participé, samedi et dimanche, au Bourget, près de Paris, à ce rassemblement annuel de l'Uoif, organisation proche du mouvement international des Frères musulmans, soit une forte augmentation de la fréquentation par rapport à l'an dernier (8 000 personnes par jour), selon le décompte de la police. Les représentants de l'Uoif ont souhaité que la loi sur les signes religieux à l'école adoptée en février et qui entrera en vigueur dans environ cinq mois soit mise en ?uvre avec «souplesse», en autorisant par exemple le port de bandanas à la place du foulard. «Si les modalités d'application de la loi ne prévoient pas de souplesse, la constatation se vérifiera» que la France est passée d'une «laïcité d'intégration» à une «laïcité d'exclusion», a déclaré dans son discours d'ouverture le président de l'organisation, hadj Thami Breze. Il a affirmé que les musulmans ne revendiquaient «pas de lois particulières qui leur donneraient des droits particuliers». Mais, a-t-il ajouté, «ils se sentent blessés et agressés, stigmatisés quand on fait des lois particulières qui les privent de leur droit». «Malgré tout, et malgré les pannes d'intégration, les musulmans sont heureux en France», a-t-il ajouté. Hadj Thami Breze a aussi jugé que «depuis 20 ans», la situation des musulmans n'avait «cessé de s'améliorer». Dans une lettre adressée aux responsables de l'Uoif, le ministre de l'Intérieur et ministre des Cultes, Dominique de Villepin, a reconnu un «contexte difficile» pour les musulmans «confrontés à un amalgame entre islam et terrorisme, entre islam et volonté d'imposer sa religion».