Obstacle - Un plan de sauvegarde de la Casbah qui se meurt a été adopté au mois d'avril dernier. Ce plan qui a nécessité plus de trois années d'étude, voit sa mise en œuvre retardée par la non-promulgation d'un décret exécutif d'application. «Nous n'avons pas encore cet instrument juridique qui nous permettrait d'agir sur ce tissu, ou du moins pour aller vers la restauration» a expliqué le directeur général de l'Office de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés, Abdelouahab Zekagh. Intervenant ce matin sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale, il a précisé que le plan de sauvegarde a déjà été appliqué dans le sens où les travaux des mesures d'urgence ont été élaborés. «Maintenant nous attendons, le gros, c'est-à-dire le décret exécutif qui est déjà passé par l'Assemblée populaire de wilaya (APW) d'Alger», a-t-il dit. Interrogé sur les causes du retard enregistré dans la promulgation de ce «fameux» décret alors qu'aujourd'hui la Casbah ne peut plus attendre et risque de disparaître, M. Zekagh espère qu'il sera promulgué avant la fin du mois de novembre. A ce propos, il a expliqué qu'il aura force de loi auprès de toutes les parties concernées par les travaux de restauration, y compris les propriétaires qui devront répondre aux offres de l'Etat. Dans le même contexte, il a précisé que 140 propriétaires de maisons ayant subi des dégradations, se sont présentés à l'Office avec un dossier constitué avec l'intention de vendre leur bien à l'Etat, de solliciter une aide financière pour sa restauration ou, le cas échéant, de demander d'être relogés. Selon lui, l'Etat peut aider financièrement les vrais propriétaires à hauteur de 80% pour les travaux de restauration, à travers le fonds du patrimoine. A une question de savoir si l'Office de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés est prêt à démarrer les travaux et à agir sur terre et sous terre au cas où le décret serait promulgué dans les jours à venir, il a répondu par l'affirmative : «Tout est prêt pour démarrer les travaux. Après les trois ans d'étude nous avons fait l'assimilation de tout ce qui va se faire quand le décret va être là. Aujourd'hui nous connaissons très bien la Casbah contrairement à ce qui se raconte. Nous savons ce qui se passe dans les sous-sols qui représentent une grande partie des problèmes de ce patrimoine à cause notamment des fuites d'eau», a affirmé M. Zekagh. S'agissant du plan de sauvegarde, il a expliqué qu'il est composé de trois phases dont chacune a fait l'objet de concertations à chaque fin de phase. La première phase c'est le diagnostic préliminaire et les travaux des mesures d'urgence. La deuxième phase c'est l'avant-projet du plan. Il est constitué des données historiques, sociales, économiques, transport, etc. La troisième qui est la plus importante, porte sur la rédaction finale du plan avec un rapport de présentation qui fait plus de 380 pages, des supports graphiques qui dépassent les 60 cartes et un règlement d'urbanisme spécifique à la Casbah d'Alger.