Evolution L?Etat algérien semble afficher, depuis quelque temps, une attitude positive envers le patrimoine. Un programme d?action mettant en ?uvre une politique en mesure de prendre en charge notre bien culturel pluriel et plusieurs fois millénaires vient d?être élaboré. Une dotation budgétaire de l?ordre de près d?un milliard de dinars a, en effet, été allouée à l?Agence nationale d?archéologie et de protection des sites et monuments historiques pour la restauration de la citadelle Dar Essoltane (la Citadelle d?Alger), à savoir tout le corps de La Casbah, haut lieu de la souveraineté de l?Etat algérien avant la colonisation. L?ancienne ville de Constantine, vieille de 2500 ans, vient d'être classée patrimoine historique par la Commission nationale de classement des biens culturels du ministère de la Communication et de la Culture. Ce classement permettra à la vieille ville d'obtenir l'aide financière et technique et les moyens nécessaires à sa préservation et à la réhabilitation de son tissu urbain originel. Idem pour la vallée du M'zab (Ghardaïa) qui vient de bénéficier, de la part de la même commission, d?un programme et d?une stratégie de sauvegarde de l'ensemble des biens culturels, architecturaux et historiques de la région. D?autres moyens budgétaires seront alloués aux parcs du Tassili n?Ajjer et du Hoggar pour leur protection. Un autre projet du ministère de la Culture consiste à créer au Gourara trois parcs, ceux notamment du Touat-Gourara, de Tindouf et de l?Atlas saharien. D?autres projets de reconnaissance, de restauration et de préservation de notre patrimoine tant matériel qu?immatériel seront initiés par le ministère de l?Environnement et de l?Aménagement du territoire, et cela en étroite collaboration avec l?Unesco et le Pnud. «Les routes des ksour» est un projet visant à sauvegarder le patrimoine culturel matériel et immatériel des régions du Grand Sud algérien. Ce projet, qui sera mis à l??uvre à compter de septembre 2004, s?inscrit dans une visée économique. Il représente un facteur essentiel dans le développement durable tant dans le domaine social que culturel, car les deux sont liés à un meilleur exercice de l?économie. Les wilayas de Béchar, d?Adrar, de Ghardaïa, en l?occurrence Taghit, Beni Abbès, Timimoun, Aghlad et el-Atteuf, toutes ces localités représentent un important potentiel culturel en matière de patrimoine aussi bien matériel qu?immatériel. Pour revaloriser ce bien culturel, les anciennes routes des ksour, ces routes que les caravaniers autrefois empruntaient et qui reliaient les cités du désert, vont être à nouveau pratiquées. La sauvegarde de ce patrimoine est liée à la préservation des traditions et des expressions orales, des arts du spectacle, des pratiques sociales, rituels et événements festifs, des connaissances pratiques concernant la nature et l?univers ainsi que le savoir-faire lié à l?artisanat traditionnel. Autant de projets ambitieux qui restent cependant à mettre en ?uvre, en espérant que l?engagement de l?Etat tant politique que financier sera effectif et efficace.