Parallèlement à ces circuits qui libèrent l'économie de la fringue avant l'heure, se développe doucement mais sûrement celui du kamis. Un commerce venu du Moyen-Orient avec ses tenues spécifiques, et ce, depuis le début des années 1980. Cette période fut marquée par la généralisation des gandouras blanches et du voile chez les jeunes filles. L'Algérie se découvrait alors de nouvelles pratiques vestimentaires complètement étrangères à ses traditions. Le kamis pakistanais, long et boutonné au col remplaça la bonne vieille gandoura, le hidjab remplace le voile immaculé de l'Algéroise, la m'laya noire de l'Est et celui à un seul œil (bouaouina) de l'Ouest. Ensuite, les choses évoluent très vite. Ce qui n'est au départ qu'un habit du vendredi devient l'apparat de tous les jours et de plus en plus de jeunes arborent le kamis comme un signe ostensible de piété. On affiche volontiers sa foi par l'apparence extérieure. Emerge alors une nouvelle génération visible à son accoutrement : kamis, baskets et «arakia», cette coiffe blanche qui remplace le chèche immaculé de nos parents.