Résumé de la 6e partie Aroudj, appelé au secours par les habitants d?Alger menacés par les Espagnols établis sur l?un des îlots du port, arrive avec ses navires, ses canons et ses troupes. Il se met immédiatement à l??uvre, faisant pointer des canons en direction de la forteresse espagnole du Penon. Mais bien que corsaire, Aroudj, ainsi qu?en témoignera Diego Hëdo, pourtant Espagnol et ennemi du Turc, était respectueux des règlements. Il ne veut pas déclarer la guerre sans en avertir ses adversaires. Il envoie des émissaires au commandant du fort, avec ce message : «Partez pendant qu?il est encore temps ! Si vous acceptez de partir sans livrer bataille, je vous laisserai partir sains et saufs, avec vos hommes et tous vos bagages ; en revanche si vous refusez, il vous arrivera de grands malheurs !» Les émissaires sont aussitôt renvoyés, avec cette réponse : «Il n?y a que les lâches qui abandonnent leurs positions. Arrêtez donc vos forfaitures et préparez-vous à la bataille ! Et gare à vous qu?il ne vous arrive ce qui vous est arrivé à Béjaïa !» C?est donc une déclaration de guerre. Aroudj, sans tarder, ouvre le feu sur le fort. Celui-ci est assez proche, mais les canons du Turc ne sont pas assez puissants pour provoquer de gros dommages. «Ce n?est qu?un début, dit Aroudj à Sélim Toumi, les prochains coups seront fatals aux Espagnols.» Le cheikh d?Alger veut bien le croire mais les jours suivants, les hostilités continuent mais sans grands résultats : les canons de Aroudj ne parviennent pas à déloger les Espagnols, encore moins à détruire le fort. A Alger, au palais de Sélim Toumi, les notables se pressent : «Ce Turc n?arrive pas à nous débarrasser des Espagnols ! ? Ne nous sommes-nous pas trompés sur son compte ?» Mais il y a d?autres types de plainte : «Les Turcs, que j?héberge chez moi, se comportent mal, dit l?un des notables. ? Les miens aussi, dit un autre. ? Ils se comportent comme s?ils étaient en pays conquis ! ? Nous nous sommes trompés sur le compte de ces hommes !» Sélim, lui aussi, a à se plaindre du comportement de Aroudj qui vit dans son palais. Il se montre de plus en plus dédaigneux avec lui et surtout de plus en plus exigeant. Finira-t-il par lui demander le gouvernement de la ville ? «Que faut-il faire ? demande un notable. ? Il faut nous débarrasser de lui !» dit Toumi sans ambages. C?est la solution, mais Aroudj n?est pas homme à partir de lui-même. Il ne suffit pas de lui dire «pars» pour qu?il parte ! «Commençons par lui manifester notre mécontentement et notre regret de l?avoir fait venir ! Nous verrons par la suite ce qu?il y a lieu de faire !» Aroudj n?est pas long à comprendre que ses «hôtes» ne lui manifestent plus cette chaleureuse sollicitude des premiers jours. C?est à ce moment-là, peut-être, qu?il conçoit le premier de se débarrasser de Toumi et de prendre sa place, avant que le cheikh ne tente quelque chose contre lui. (à suivre...)