Oran Mercredi 31 mars 2004, le tribunal criminel s?est prononcé sur le verdict de quatre personnes accusées d?agression, de vol et de non-dénonciation? En fait, les deux principaux mis en cause dans cette affaire, F. M. et B. R., seront jugés étant donné qu?ils sont directement liés aux chefs d?accusation retenus contre eux. Les deux autres, N. A. et J. M., bénéficieront de la relaxe pure et simple au terme du procès? Les faits de cette affaire, jugée dans un climat plutôt tendu, remontent au mois de mai 2002. Alors que B. B. roule tranquillement au volant d?une Peugeot 306, il est soudain pris d?une envie pressante et le hasard a voulu qu?il fasse un arrêt près de l?Igmo. Se doutait-il du danger qu?il encourait alors ? Un danger qui prend la forme de deux jeunes malfaiteurs en quête d?une proie facile. C?est ainsi que la victime, B. B., est malmenée par nos deux agresseurs qui l?obligent à les mener jusqu?à Es-Senia, avant de lui assener froidement dix-sept coups de couteau et de l?abandonner lâchement sur la route avec, bien entendu, la brillante idée de prendre la fuite à bord de son véhicule. Sauf que parfois, le hasard réserve aussi de bien jolies surprises. En effet, pour démarrer la Peugeot 306, il faut utiliser un code. Un détail que les deux agresseurs n?avaient pas pris soin d?étudier. Aussitôt, ils font appel à N. A., un jeune homme de passage, propriétaire d?une Mazda. Ce dernier ne refuse pas d?aider les malfaiteurs en remarquant l?objet de leur vol, sans guère se soucier de l?état critique de la victime abandonnée sur la chaussée? Un deuxième complice, J. M., électricien de son état, y met du sien en décodant le véhicule, qui démarre enfin. La Peugeot 306 est ensuite vendue pour la modique somme de six millions de centimes. Une minutieuse enquête cerne nos malfaiteurs que des recherches poussées révèlent qu?ils ont déjà à leur actif de menus délits, entre autres le vol de véhicules de marque. Le jour du procès, les deux agresseurs ne nient pas le vol du véhicule, en déclarant : «Nous n?avons en aucun cas agressé la victime.» Dans un long réquisitoire, le représentant du ministère public met en évidence la gravité des faits et requiert une peine de 15 ans de prison à l?encontre de F. M. et B. R., ainsi qu?un an de prison pour non-dénonciation de malfaiteurs à l?encontre de N. A. et J. M. Ils devront aussi verser une amende de 10 000 DA à la victime. Au terme des délibérations, la cour rend son verdict : alors que F. M. est condamné à 7 ans de prison, B. R. se voit infliger une peine de 10 ans de prison ferme. Quant à N. A. et J. M., ils bénéficieront de la relaxe. B. B., la victime, a heureusement survécu à ses blessures, mais cela relève du miracle car ce n?est pas tous les jours qu?un homme échappe à la mort après avoir reçu dix-sept coups de couteau !