Résumé de la 197e partie - Le fils de Théodosia Burr, fille de Aaron Burr, ex-vice-Président des Etats-Unis, et épouse du gouverneur de Caroline, est mort de la malaria au début du XIXe siècle… Théodosia, qui est très attachée à son père, a beaucoup souffert de cet exil forcé. Son mari, Joseph Alston, a fait de son mieux pour la consoler mais elle ne se calmera qu'à la naissance de son fils, Aaron. Elle lui donne d'ailleurs le prénom et le nom de son grand-père et va l'élever dans l'amour et le respect de celui qu'elle a toujours considéré comme un grand homme. — Un jour, ton grand-père reviendra et tu le verras ! tu l'aimeras autant que je l'aime ! L'enfant ne manque pas de lui demander pourquoi son grand-père n'est pas avec eux, pourquoi il vit à l'étranger. — Un jour, je t'expliquerai, lui répond-elle. Mais le petit ne saura jamais ce qui s'est passé, puisqu'il meurt à dix ans. Et le grand-père, à New York, va souffrir autant que sa fille. Celui qui portait son nom s'en est allé, emporté par une méchante maladie… «Cher père, lui écrit Théodosia, j'ai perdu mon petit garçon… Mon enfant m'a quittée pour toujours, sans vous avoir vu, sans que vous l'ayez connu… Puisse Dieu vous consoler d'une telle perte et vous apporte des compassions…» Aaron Burr lui répond par une lettre où il lui dit tous ses regrets de n'avoir pas connu ce petit garçon dont sa fille était si fière. Il partage sa douleur et lui dit combien, en ce moment, il voudrait être auprès d'elle, malheureusement, encore poursuivi par des adversaires qui cherchent à nuire à sa nouvelle carrière, il ne peut quitter New York. «Je suis avec toi, ma petite. Je pense à toi ; à tout moment, je partage ta douleur et ton désespoir, je te serre dans mes bras !» Théodosia pleure en lisant ces lignes. Combien son père lui manque, en ces moments de douleur et de solitude. Elle va essayer de trouver un refuge, dans les souvenirs qui la lient à ce père adoré. De sa mère, morte alors qu'elle était encore très jeune, elle ne garde aucun souvenir… Théodosia passe ses journées dans sa chambre dont les fenêtres ont été recouvertes d'épais draps noirs. Elle qui aimait tant la lumière et les promenades dans le vaste jardin de la propriété, elle ne se sent bien que dans la pénombre. Au moins, elle ne verra pas tous les lieux où son petit garçon, il y a, à peine quelques jours, allait et venait, remplissant la maison de ses cris et de ses rires. Le pauvre petit attendait avec impatience de revoir son grand-père dont sa mère n'a pas cessé de lui parler depuis qu'il est petit. Joseph Alston souffre autant que sa femme de cette perte mais il essaye de surmonter sa douleur pour consoler son épouse et lui permettre de sortir de son isolement. Mais il a beau faire, il a beau multiplier les marques d'affection, la jeune mère est inconsolable. — Je ne reverrai plus mon petit garçon ! Elle pense aussi à son père, qui vient de rentrer d'un long exil et qui rêvait de connaître son petit-fils. De plus, Aaron Burr est tombé malade et ne peut même pas se rendre auprès d'elle pour la soutenir. Théodosia, qui se restaure à peine, dépérit rapidement. Les médecins qui l'entourent, sont unanimes. Elle souffre de la perte de son enfant mais aussi du climat insalubre de l'île de Pawley où réside, en été, la famille du gouverneur. (A suivre..)