Retard - Très développée dans les pays industrialisés, la filière assurances des personnes est à ses débuts dans notre pays. S'assurer contre des accidents, des maladies ou en prévision du paiement des études, des mariages et d'autres événements heureux ne suscite pas encore d'engouement dans la société algérienne. La branche assurance des personnes ne représente, en effet, qu'un taux de 8% du chiffre d'affaires global du secteur. «L'assurance des personnes représente un chiffre d'affaires de seulement sept milliards de dinars, dont 80% proviennent des grandes entreprises qui souscrivent leurs employés à cette filiale complémentaire», a indiqué, hier, Mokhtar Naouri, directeur général de Caarama assurances, filiale de la Caar, lors d'un séminaire organisé à l'hôtel El-Djazaïr. «Concernant les assurances individuelles, le marché national est vierge. Beaucoup reste à faire en matière de sensibilisation et notre premier défi est, donc, d'ordre culturel, puisque la plupart des Algériens estiment que tout ce qui peut leur arriver est une fatalité. Un grand effort en matière de communication et de mise en place de produits innovants nous attend», a ajouté M. Naouri. Toutefois, le premier responsable de la jeune compagnie reste optimiste quant à l'avenir de la filiale. «En l'espace de quelques mois, Caarama a réalisé un chiffre d'affaires d'un milliard de dinars et nous avons l'ambition de doubler, voire tripler ce chiffre d'affaires. Nous sommes convaincus que l'Algérien prendra conscience pour souscrire à cette filiale», a estimé M. Naouri. Les citoyens devraient comprendre que l'assurance ne concerne pas seulement les sinistres, mais également les événements heureux dans la vie et pourrait même constituer une source d'épargne pour l'avenir, a-t-il souligné. Un père de famille peut, par exemple, contracter une assurance pour la scolarisation de ses enfants. La méthode est très simple. «Il suffit de déterminer le coût prévisionnel de la formation sur une période bien déterminée. La compagnie d'assurance fixe le montant à payer annuellement, et lorsque l'enfant atteint l'âge d'entamer sa formation, les parents n'éprouvent alors aucune difficulté. Idem pour les mariages, naissances…», a expliqué le conférencier. Caarama prépare un éventail de produits «innovants» et «compatibles avec les préoccupations majeures des citoyens» afin d'attirer la clientèle et, par conséquent, développer l'assurance des personnes dans notre pays. Le marché national compte seulement trois compagnies spécialisées dans l'assurance des personnes, sachant que la loi 06-04 du 20 février 2006 avait imposé la séparation entre les assurances dommages et des personnes. Il s'agit de Caarama, Taamine Life Algérie (TALA), filiale de la CAAT et la Société algérienne de prévoyance et de santé (SAPS), issue d'un partenariat entre la SAA et la compagnie française Macif. Le groupe français Axa avait créé en mai dernier, en partenariat avec le FNI (Fonds national d'investissement) et la BEA, une société d'assurance de personnes. Le marché tend à s'enrichir davantage car d'autres compagnies privées avaient déjà exprimé leurs intentions d'investir dans ce nouveau créneau, a souligné, pour sa part, Amara Latrous, président de l'Union nationale d'assureurs et réassureurs algériens (UAAR).