Divergences - Le projet de loi sur l'information a soulevé un grand débat hier à l'Assemblée populaire nationale (APN) entre «défenseurs» et «opposants». Lors de son intervention à la séance plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN), consacrée à l'examen du projet de loi organique relative à l'information, le ministre de la Communication, Nacer Mehal s'est montré rassurant. «Le gouvernement s'engage à nouveau à respecter toutes les libertés et à leur tête la liberté d'expression dans le cadre des lois de la République», a-t-il déclaré. Tout en rappelant les critiques formulées sur la loi de 1990 qui a été qualifiée de code pénal bis, M. Mehal a indiqué, à ce sujet, qu'«en application de la décision du président de la République, toutes les peines privatives de liberté prévues par les articles 77 à 99 de la loi 90-07 ont été supprimées». «Seules les peines d'amende ont été retenues avec la réduction du nombre de dispositions pénales ramené de 24 à 11», a-t-il ajouté. Le ministre a réaffirmé, par ailleurs, l'engagement du gouvernement «à faciliter l'activité d'information et le soutien moral aux journalistes». Le point de vue du ministre et ses propos se voulant rassurants n'ont pas convaincu un certain nombre de députés. Saâd Arous, du FNA, propose que toutes les poursuites judiciaires à l'encontre des journalistes soient levées et qu'ils soient protégés de toutes les pressions politiques dont ils pourraient faire l'objet. Le même élu défend l'idée que la liberté de la presse reflète la réelle image de la démocratie et de la pratique politique en Algérie. Dalila Saoudi, députée indépendante, souhaite qu'on accorde un plus grand champ de liberté à la presse pour qu'elle puisse jouer son rôle librement et contribuer à l'ancrage de la démocratie dans le pays. Elle a proposé la suppression des articles inclus dans les dispositions pénales. Pour elle, les amendes introduites dans la nouvelle loi conduisent le journaliste directement en prison. Elle explique qu'en cas de non-paiement des amendes, le journaliste est exposé à un emprisonnement conformément aux sanctions que prévoit le Code pénal. Le MSP n'a pas été tendre avec le gouvernement au point de se positionner dans le camp des opposants et non pas au sein de l'Alliance présidentielle. Pour M. Guergouri en effet, le nouveau texte réaffirme la volonté et l'intention de l'Etat d'avoir toujours une mainmise sur la profession. Le même député estime que le texte est une coquille vide qui ne répond pas aux aspirations de la corporation ni à celles de la société algérienne.