Résumé de la 35e partie - Auprès de George Sanderfield, Poirot trouvera-t-il les informations qu'il recherche ?... L'entrevue qu'Hercule Poirot s'arrangea pour avoir avec sir George Sanderfield ne débuta pas sous d'excellents auspices. Le «faux jeton», selon l'expression d'Arnbrose Vandel, semblait assez mal à l'aise. Sir George était petit et trapu. Il avait des cheveux drus et noirs et un pli de graisse sur la nuque. — Alors, monsieur Poirot, que puis-je faire pour vous ? demanda-t-il. Nous... ne nous sommes jamais rencontrés si je ne me trompe pas ? — Non, jamais encore. — De quoi s'agit-il ? Je suis assez curieux de le savoir, je l'avoue... — Oh ! c'est très simple... j'aimerais recevoir une petite information. — Ah ! vous voulez un petit tuyau ? dit l'autre avec un ricanement gêné : je ne savais pas que vous vous intéressiez à la finance. — Il n'est pas question d'affaires mais d'une certaine dame. — Ah ! d'une femme ! Sir George, détendu, s'appuya au dossier de sa chaise. — Vous connaissiez, je crois, Mlle Katrina Samoushenka ? Sanderfield rit. — Oui. Une créature délicieuse. Bien dommage qu'elle ait quitté Londres. — Pourquoi l'a-t-elle quitté ? — Ça, mon cher, je l'ignore. Des mots avec la direction de son théâtre, il me semble. Elle est de caractère très emporté, vous savez. Une véritable Russe. Je suis désolé de ne pouvoir vous aider, mais je n'ai pas la moindre idée de l'endroit où elle se trouve actuellement. Je ne suis pas resté en relation avec elle. Et déjà il se levait. L'entretien, à son sens, avait assez duré. — Mais je ne recherche pas Mlle Samoushenka, dit Poirot sans bouger. — Mais alors...? Non, il est question de sa femme de chambre. — Sa femme de chambre ? répéta Sanderfield. visiblement très surpris. — Vous vous souvenez peut-être de cette jeune personne ? Sanderfield avait, de nouveau, perdu toute son assurance. — Seigneur, et pourquoi donc ? répondit-il sans conviction. Bien sûr, je sais qu'elle en avait une... une fille déplaisante, il me semble. Indiscrète, fouillant partout. A votre place, je ne croirais pas un mot de ce qu'elle raconte. Elle est de ce genre de filles qui naissent le mensonge à la bouche. — Alors, vous vous souvenez quand même d'elle ? murmura Poirot. — Ce n'est qu'une impression, corrigea vivement Sanderfield. Je ne sais même pas son nom. Attendez un peu... Marie quelque chose... non, désolé, j'ai oublié. — Le théâtre de Thespis m'a déjà donné le nom de Marie Hellin... ainsi que son adresse. Mais je parle de la femme, de chambre qui était avec Mlle Samoushenka avant Marie Hellin, de Nita Valetta. — Je ne me souviens pas du tout de celle-là. La seule dont je me rappelle est cette Marie. Une petite noiraude avec un sale œil. (A suivre...)