Chiffres - Le cumul, de 1985 au 20 septembre 2011, de nombre d'Algériens atteints du sida (sidéens) est de 1 234 et le nombre de séropositifs pour la même période de référence est de 5 381. Le sida, ou maladie du siècle, demeure toujours une pathologie, bien que les professionnels de la médecine la considèrent comme toutes les autres maladies virales, entourée de tabous et parfois de malentendus que la société algérienne a su tisser. A la veille de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le sida correspondant au 1er décembre de chaque année, les chiffres du nombre des sidéens algériens reviennent comme un leitmotiv afin surtout de se situer par rapport aux autres régions du monde. Hier matin, lors du Forum du quotidien El Moudjahid, le Dr Bouzghoud, de l'Institut Pasteur d'Alger, a tenu à calmer d'emblée les esprits en déclarant que le nombre des malades algériens atteints du VIH n'est pas «alarmant». Selon elle, la prévalence de cette maladie en Algérie est faible, tout comme dans tous les pays de la région, notamment le Maroc. Cependant, à l'intérieur du pays, ajoute la conférencière, la prévalence diffère d'une wilaya à une autre et elle est plus élevée dans les wilayas frontalières. Mais toutes les wilayas sont touchées par la maladie. La région Centre, à elle seule, a enregistré en 2010, 130 nouveaux séropositifs et 13 sidéens. Les chiffres de cette année, de l'avis même du Dr Bouzghoud, renseignent sur «une évolution régulière et croissante» du nombre de patients atteint du sida. Ainsi, de 1985 au 20 septembre de l'année en cours, le nombre total d'Algériens atteints du sida est de 1 234 et le nombre de séropositifs pour la même période est de 5 381. Toujours selon elle, l'Algérie enregistre chaque année 50 nouveaux cas de sida et 200 séropositifs. La catégorie la plus touchée est la tranche d'âge 25- 39 ans, du fait «de leur forte activité sexuelle». Cependant, les chiffres renseignent également sur des changements ayant touché cette frange de malades en Algérie. Le Dr Bouzghoud a fait remarquer que la maladie commence, selon les chiffres, à gagner la gent féminine. L' autre nouveauté dans les chiffres liés au développement de cette épidémie dans notre pays, c'est le mode de contamination. En effet, 80% des cas déclarés ont été contaminés après des actes sexuels. Une situation qui démontre clairement, selon les intervenants dans ce domaine, l'absence quasi permanente de sensibilisation à l'utilisation du préservatif dans les rapports sexuels. Interrogée sur l'exactitude des chiffres communiqués lors de cette conférence, le Dr Bouzghoud a souligné : «Ce n'est qu'une estimation. C'est impossible de savoir le chiffre exact comme dans n'importe quel pays. Ces chiffres sont des cas déclarés au niveau des laboratoires de l'Institut Pasteur» et cela est lié à l'éthique médicale selon laquelle le patient n'est pas obligé de déclarer sa maladie. Pour enrayer la propagation et la prolifération de nouveaux cas de sida dans le pays, «le dépistage» demeure le moyen le plus efficace. «Allez-vous faire le dépistage du sida ? C'est une maladie comme les autres», a conclu le Dr Bouzghoud.