Record - Le taux de participation, (62%), aux premières élections législatives en Egypte, depuis la chute du raïs Moubarak, a été qualifié d'«historique». Le président de la Haute-Commission électorale (HCE), a annoncé devant la presse, un taux de participation de 62%, le plus élevé en Egypte «depuis les pharaons jusqu'à aujourd'hui», a-t-il dit. Mais il s'est déclaré incapable de donner la répartition des voix par partis de la première phase lundi et mardi de cette élection-marathon, alors que les partis islamistes assurent avoir remporté au total près de 70% des suffrages, écrasant les formations libérales et laïques. «Ce dossier est trop volumineux, moi, je n'ai plus d'énergie...», a déclaré le chef de la HCE, interrogé sur les résultats des partis politiques en lice, dont l'annonce a déjà été reportée plusieurs fois. Il a renvoyé à la publication «bientôt» sur Internet des résultats bruts du vote district par district. Le responsable égyptien s'est borné à annoncer les noms des candidats élus au premier tour et ceux devant disputer un second tour la semaine prochaine, au titre du tiers des sièges attribués au scrutin uninominal. Il n'a pas donné d'indication pour les deux autres tiers des sièges de députés, qui sont répartis à la proportionnelle. Le vote de lundi et mardi concernait un tiers des gouvernorats, dont ceux du Caire et d'Alexandrie, les deux plus grandes villes du pays. Les députés des autres gouvernorats seront élus d'ici au 11 janvier, puis viendra l'élection de la Choura (sénat), jusqu'au 11 mars. Le futur Parlement devra nommer une commission chargée de rédiger la future Constitution, une mission essentielle pour définir l'équilibre des pouvoirs. La presse et plusieurs partis ont cependant déjà révélé les tendances principales, créditant le parti des Frères musulmans «Liberté et Justice» (PLJ) et ses alliés de 40% des voix, le parti salafiste Al-Nour et d'autres formations de cette mouvance intégriste obtenant 20% à 30% des votes. La perspective d'avoir un Parlement dominé par des islamistes, dont une grande partie issu de groupes ultra-conservateurs, provoque l'inquiétude des milieux politiques laïques ainsi que de la communauté chrétienne copte (6% à 10% de la population). Les partis islamistes se sont efforcés de dissiper ces inquiétudes, sans cacher que leurs scores élevés les mettaient en position de faire prévaloir leurs idées. «Les vainqueurs, individus et listes, doivent réaliser qu'un parti ou quelques partis seuls ne pourront pas redresser le pays et qu'il n'y a pas d'alternative à un consensus national basé sur les intérêts de l'Egypte», a déclaré le numéro deux des Frères musulmans, Khairat al-Chater. «Toucher un cheveu de la tête d'un copte est contraire à notre programme», a déclaré, quant à lui, le porte-parole d'Al-Nour, Mohamed Nour. Mais «Si les salafistes gagnent, nous n'aurons plus de vie», a affirmé un copte qui a déjà prévu d'envoyer ses enfants à l'étranger pour terminer leurs études.