«Sauver la Jordanie de la corruption est un devoir national», pouvait-on lire sur l'une des banderoles brandies par plus d'un millier de Jordaniens qui ont manifesté, hier, vendredi, à Amman pour protester contre la corruption et exiger des réformes politiques. Les manifestants, en majorité des islamistes, ont défilé de la mosquée Al-Husseini à la mairie, dans le centre-ville. «La Jordanie n'est pas à vendre. Le peuple veut réformer le régime», ont scandé les protestataires. «Jusqu'à présent, il n'y a pas de réformes», a déclaré le porte-parole des Frères musulmans, principale force d'opposition. Des manifestations similaires ont eu lieu dans les villes de Karak, Tafileh et Maan, dans le sud du pays. Elles se sont déroulées après que le nouveau Premier ministre Aoun Khassawneh a obtenu jeudi un vote de confiance au Parlement. «Ce qui compte, c'est la façon dont le gouvernement réalise les réformes nécessaires», a-t-il dit, notant la «déception» du peuple. Jeudi dernier, les députés avaient exhorté le gouvernement à répondre aux demandes de réformes et à prendre des mesures plus importantes pour lutter contre la corruption. La Jordanie fait face depuis janvier à un mouvement de protestation réclamant des réformes politiques et économiques, ainsi que la fin de la corruption. En août, Abdallah II avait affirmé prévoir un «tsunami» dans les hautes fonctions de l'Etat qui permettrait au pays d'avancer sur la voie des réformes.