Constat Que la France soit de droite ou de gauche, ses relations avec l?Algérie ont toujours manqué de sérénité et parfois même été tendues du fait, entre autres, «d?ingérences» de l?Elysée qu?Alger refusait. Le quotidien gouvernemental El Moudjahid affirmait, mardi, que «jamais les relations entre l'Algérie et la France n'ont été aussi sereines et empreintes de réalisme que depuis l'avènement à la magistrature suprême des deux présidents». «D'un côté comme de l'autre, l'on semble, désormais, privilégier, avec réalisme et pragmatisme, une nouvelle relation basée sur les intérêts mutuels des deux pays», ajoutait le journal. De l?avis de nombreux observateurs, l?année 2003 a été celle de l?embellie des relations entre les pays de ces deux rives de la Méditerranée : un chassé-croisé diplomatique, un échange économique croissant, des projets de coopération?, le tout avec, comme point culminant, la déclaration d?Alger ratifiée par les deux chefs d?Etat et qui devait précéder un traité d?amitié et de bon voisinage entre les deux pays. Favorisés par une éclaircie diplomatique certaine, les échanges bilatéraux ont ainsi atteint le niveau de 6,7 milliards d?euros contre 6,5 milliards en 2002. A la fois premier fournisseur et deuxième client de l?Algérie derrière l?Italie, la France réoccupait ainsi sa position de partenaire privilégié. Les investissements français en Algérie atteignaient des chiffres record, notamment dans le domaine des hydrocarbures avec des contrats avoisinant les 556 millions d?euros contre seulement 106 millions en 1999 alors qu?une centaine d?entreprises françaises, tous secteurs confondus, activaient en Algérie employant 6 000 personnes. Dans le sens inverse, une délégation de managers algériens, accompagnant le ministre de la Participation et de la Promotion de l?investissement, s?est rendue en France en octobre dernier en vue d?explorer les possibilités qu?offre le marché aux opérateurs nationaux. Outre la reprise des vols de la compagnie Air France entrant dans le cadre des projets de coopération, cette même année a vu un renforcement de la représentation diplomatique de l?Hexagone avec la réouverture des deux consulats d?Oran et de Annaba. Avec Chirac d?un côté, et Bouteflika de l?autre, la page des rapports passionnés serait-elle définitivement tournée à la faveur de celle du pragmatisme ?