Bureaucratie - Des entrepreneurs font la «manche» pour achever des projets attribués sur des feuilles volantes, n'ayant aucune valeur juridique. En majorité, les projets de réalisation de logements sont attribués à des entrepreneurs locaux dans la précipitation. «L'entrepreneur est souvent installé sur la base d'un procès-verbal dressé sur des feuilles volantes n'ayant aucune valeur juridique, avec promesse de régulariser la situation par la suite», dénoncent plusieurs entrepreneurs d'Alger et de Koléa. «Souvent, c'est le subterfuge d'une visite du wali qui est avancé pour inciter les entrepreneurs à s'installer et mettre en place des murs de clôture», disent l'ensemble des entrepreneurs que nous avons rencontrés dans le hall de la salle d'attente de l'office. «La malice se poursuit pour prendre à la gorge les entrepreneurs : une fois l'installation de l'entreprise sur la base d'un simple papier, il est sommé de commencer les travaux afin de gagner dans le temps de réalisation. Ce qui s'avère être, en fin de compte, un subterfuge diabolique, si ce n'est un guet-apens pour obliger l'entrepreneur à engager des dépenses sans pouvoir faire machine arrière par la suite», racontent nos interlocuteurs. A partir de là, «l'entrepreneur est pris à la gorge, il ne peut plus reculer, et c'est la mendicité pour mener les travaux à leurs fins». L'office qui s'est mis en position de force, «devient un véritable coupe-gorge qui menace les entrepreneurs de résiliation du marché aux torts de nos entreprises. Une menace qui risque de faire perdre gros aux entrepreneurs qui vont perdre même la caution déposée au niveau des banques», ajoutent plusieurs entrepreneurs. Face à des employeurs «noyés» dans une procédure administrative qui n'est plus en leur faveur — des sommes d'argent englouties dans les fondations et le béton — c'est l'épée de Damoclès qui plane sur la tête des bâtisseurs. «Nous sommes obligés de poursuivre les travaux en déboursant des sommes faramineuses», nous explique-t-on. Pour faire valoir ses factures et les situations mensuelles, l'entrepreneur va subir les affres du maître d'ouvrages et de la bureaucratie ambiante pour l'établissement de son ODS (Ordre de service devant obligatoirement être délivré avant le démarrage des travaux) sans pouvoir l'obtenir. «Ce n'est que là, que commence un autre véritable imbroglio. Le cahier des charges soumis, va mettre l'entrepreneur à genoux devant celui qui est devenu le «maître» de la situation et du marché. Le maître d'ouvrage impose son diktat, impose ses prix, sa façon de voir les choses et de gérer un chantier qui va mener l'entreprise à la faillite», révèlent des entrepreneurs au niveau de la ville de Hadjout. «Le cahier des charges qu'on nous impose de revêtir de notre assentiment, contient des clauses humiliantes. Comme celui de 33 000 dinars le mètre carré habitable en sus de la sous-quantification», disent certains entrepreneurs d'Alger qui souffrent financièrement de l'insolvabilité de cet Office. Même s'ils crient à l'injustice, «sans pouvoir reculer, du fait que nous avons investi d'énormes sommes d'argent. Nous accédons malgré nous, du fait que l'ODS reste dans les tiroirs de l'administration. Selon nos interlocuteurs, le maître de l'ouvrage finit toujours par imposer d'autres formes de gestion pour faire valoir sa prépondérance : le rabais. «Un rabais imposé, qui atteint parfois 20% du montant du marché. Gare à celui qui s'oppose, puisqu'une autre arme est préconisée, la résiliation du marché qui va faire perdre d'importantes sommes déposées au niveau de la banque au titre d'une caution qui représente 5% du montant global du marché». Un mot lourd de sens qui fait peur et qui donne des frissons aux entrepreneurs.