Menacés d'expulsion par la politique d'immigration restrictive du gouvernement français, des jeunes diplômés étrangers intensifient ces jours-ci la dénonciation de nouvelles règles qui dénotent, selon eux, un esprit de fermeture et nuisent à l'image de la France. «J'avais signé un contrat d'embauche avant même d'être diplômée, je suis allée à la préfecture pour signaler mon changement de statut, d'étudiante à salariée, et j'attends une réponse depuis six mois... Evidemment, l'entreprise a embauché quelqu'un d'autre», raconte Meriem Kadari, une étudiante algérienne de 27 ans. Membre du «Collectif du 31 mai» qui regroupe les étudiants concernés, elle dénonce les conséquences d'une circulaire, diffusée le 31 mai, qui restreint la possibilité pour les étudiants étrangers d'obtenir un statut de salarié pour travailler en France au terme de leur formation. Le Collectif, qui a recensé plus de 600 cas, explique qu'il continue d'en recevoir plusieurs dizaines chaque semaine. Le texte signé par les ministres de l'Intérieur Claude Guéant et du Travail Xavier Bertrand demande notamment aux préfets «d'instruire avec rigueur» les demandes d'autorisation de travail. Un document qui s'inscrit dans la volonté des autorités de réduire l'immigration légale en France, alors que le camp du Président Nicolas Sarkozy entre en campagne électorale avec un discours très dur sur l'immigration.