L'Unef, première organisation étudiante de France, a exigé, vendredi, le retrait de la circulaire du ministre de l'Intérieur Claude Guéant qui vise à limiter l'immigration professionnelle et dénoncé « la frilosité » du ministre de l'Enseignement supérieur Laurent Wauquiez à demander l'annulation de ce texte. A la suite de la circulaire du 31 mai, des ministres de l'Intérieur Claude Guéant et du travail Xavier Bertrand, de nombreux diplômés étrangers, dont certains très qualifiés se sont vus refuser la possibilité de rester travailler en France, ce qui inquiète beaucoup d'universités et grandes écoles. Vendredi, le ministre français de l'Enseignement supérieur a estimé que le problème « n'était pas la circulaire elle-même, mais son application trop restrictive, qui allait être corrigée la semaine prochaine par de nouvelles directives aux préfets ». « L'Unef prend acte de la volonté du ministre de régler la situation des étudiants étrangers, mais dénonce une frilosité à revenir sur une circulaire qui ne se justifie en aucun point », indique un communiqué de l'union étudiante. « Pour les étudiants, la circulaire du 31 mai, s'ajoute au décret publié début septembre, qui exigeait des ressources financières plus importantes (+1500 euros) pour bénéficier d'un titre de séjour, créant une véritable sélection sociale dans l'accès au titre de séjour », déplore l'Unef. Les syndicats exigent aussi le retrait de la circulaire du 31 mai et du décret relevant le niveau des conditions de ressources exigées aux étudiants étrangers souhaitant suivre des études en France. Par ailleurs, l'Unef demande que les critères de changement de statut (d'étudiant à salarié) soient « réexaminés » car les critères étaient trop restrictifs auparavant. Les étudiants étrangers du « Collectif du 31 mai » récemment diplômés des grandes écoles (HEC-Polytechnique, Sciences po), le Parti Socialiste, la mairie de Paris, et la Fage, deuxième organisation étudiante, ont chacun demandé le retrait de la circulaire. La conférence des grandes écoles (CGE) et celle des présidents des universités (CPU), ont également, vivement critiqué cette circulaire. Ils sont de plus en plus nombreux, jeunes diplômés bac+5 étrangers non ressortissants de l'Union européenne mais aussi recruteurs, à se heurter à la nouvelle réglementation en vigueur. Diplômés des écoles les plus prestigieuses, pré-embauchés par les plus grands cabinets de conseil, rien n'y fait : l'administration rechigne à leur délivrer un changement de statut (CDS), sésame nécessaire pour pouvoir signer un contrat de travail.