Résumé de la 54e partie - Harold apprend par Mrs Rice, que Elsie est mariée et qu'elle est mallheureuse... J'ai trouvé qui sont vos deux harpies, monsieur Waring, dit Mrs Rice avec jovialité. Des Polonaises, d'excellente famille, m'a dit le concierge. Harold regarda dans la direction des deux dames polonaises. — Ces deux femmes, là-bas ? demanda Elsie avec intérêt. Celles qui ont les cheveux teints ? Elles ont quelque chose de sinistre... je ne sais pas pourquoi. — C'est exactement ce que j'ai dit déclara Harold triomphant. Mrs Rice se mit à rire. — Vous êtes ridicules tous les deux. On ne peut pas se faire une opinion sur les gens rien qu'en les regardant. — Non, bien sûr, admit Elsie de bonne grâce. Mais elles me font penser à des vautours. — Qui arrachent les yeux des cadavres ! insista Harold. — Oh ! non ! protesta la jeune femme horrifiée. — Excusez-moi. — De toute façon, il y a peu de chance pour qu'elles croisent jamais notre route, dit Mrs Rice. — Nous n'avons aucun secret coupable, déclara Elsie. — Mais peut-être Mr Waring en a-t-il, insinua la mère avec un petit clin d'œil. — Pas le moindre. Ma vie est un livre ouvert. «Quels fous sont les gens qui dévient de la ligne droite, songea-t-il brusquement. Une conscience pure, c'est tout ce dont on a besoin dans la vie. Avec ça, on peut affronter le monde et envoyer au diable tous ceux qui se mettent en travers de votre route.» Il se sentit soudain très fort, absolument, maître de son destin. Comme beaucoup d'autres Anglais, Harold Waring était très mauvais linguiste. Son français était trébuchant et marqué d'un accent typiquement britannique. Il ne savait pas un mot d'allemand, ni d'italien. Jusque-là cela ne l'avait pas gêné. Dans la plupart des hôtels du continent, il avait toujours trouvé quelqu'un qui parlait anglais. Mais dans cet endroit retiré où la langue du cru était une variante du slovaque et où seul le concierge parlait allemand, Harold était vexé de devoir avoir recours à l'une de ses compatriotes comme interprète. Mrs Rice, qui était polyglotte, parlait même un peu slovaque. Harold décida de se mettre à l'étude de l'allemand. Il faisait beau et, après avoir écrit quelques lettres, le jeune homme constata qu'il lui restait une heure avant le déjeuner pour se promener. II descendit en direction du lac puis tourna vers le bois de sapins. Il marchait depuis cinq minutes environ quand un bruit frappa son oreille. Impossible de s'y tromper : à quelques mètres, une femme pleurait toutes les larmes de son corps. Harold, s'arrêta un instant puis il se dirigea vers l'endroit d'où venait le son. Elsie Clayton, assise sur un tronc d'arbre, le visage enfoui dans ses mains, sanglotait. — Madame Clayton, dit doucement Harold. «Elsie ?» Elle sursauta violemment et leva les yeux vers lui. Il s'assit à côté d'elle. (A suivre...)