Résumé de la 55e partie - Harold entend une femme pleurer. Il s'approche et reconnaît Elsie Clayton... Puis-je faire quelque chose ? proposa-t-il avec chaleur. Elle secoua la tête. — Non... non... vous êtes très bon. Mais vous ne pouvez rien pour moi. — Est-ce... est-ce à cause de votre mari ? demanda-t-il gêné. Elle fit un signe affirmatif. Puis elle s'essuya les yeux et sortit son poudrier, luttant pour reprendre son sang-froid. — Je ne veux pas que ma mère s'inquiète, dit-elle d'une voix tremblante. Elle est tellement bouleversée quand elle me voit malheureuse. Alors je suis venue ici pour pleurer un bon coup. C'est bête, je le sais. Pleurer ne sert à rien. Mais... parfois... la vie semble tellement insupportable. — Je suis profondément désolé, dit Harold. Elle lui lança un regard reconnaissant. Puis elle dit, très vite : _ Tout est ma faute. J'ai épousé Philip de mon plein gré. Je suis la seule à blâmer, si cela... a si mal tourné. — Vous êtes courageuse de présenter les choses de cette façon. Elle secoua la tête. — Oh ! non, je ne suis pas courageuse. Je ne suis pas brave du tout. Je suis très lâche. C'est en partie l'ennui, avec Philip. Il me terrifie quand il a une crise de rage, je meurs de peur — Mais il faut le quitter ! s'écria Harold. — Je n'ose pas. Il... il ne voudrait pas me laisser partir. — C'est ridicule. Pourquoi ne divorcez-vous pas ? — Je n'ai aucun motif. (Elle se redressa.) Non, il faut que je me fasse à mon sort. Vous savez, je passe beaucoup de temps avec ma mère. Philip n'y voit aucun inconvénient. Surtout lorsque nous sortons des sentiers battus, comme ici. Elle rougit, hésita un peu avant de poursuivre. — ...Mais il est d'une telle jalousie ! Si... si je m'aventure à parler seulement à un autre homme, il me fait des scènes affreuses. L'indignation de Harold ne faisait que croître. Il avait entendu beaucoup de femmes se plaindre de la jalousie de leur mari et, tout en manifestant sa sympathie, au fond de son cœur, il avait pensé que l'époux avait amplement raison. Mais Elsie Clayton n'était pas de ces femmes volages. Jamais elle ne lui avait même adressé un regard de coquetterie. Elsie s'écarta de lui avec un petit frisson. Elle leva les yeux vers le ciel. — Le soleil est caché. II fait froid. Nous ferions mieux de rentrer à l'hôtel. II va bientôt être l'heure de déjeuner. Ils se levèrent et reprirent le chemin de l'hôtel. ils marchaient depuis une minute environ lorsqu'ils aperçurent une silhouette avançant dans la même direction qu'eux. Ils l'identifièrent facilement à sa cape. C'était l'une des sœurs polonaises. Ils la dépassèrent et Harold s'inclina. Elle ne répondit pas mais les regarda tous deux avec une insistance qui fit rougir le jeune homme. Cette femme l'avait-elle vu assis sur le tronc d'arbre, à côté de Elsie ? Dans l'affirmative, sans doute pensait-elle que... (A suivre...)