Résumé de la 1re partie Thérésa, cette Péruvienne de 29 ans, décide de descendre l?Amazone avec Michel chargé de mission géographique et linguistique au Musée de l?Homme. Le soir même, Michel écrit à la mère de Thérésa : «J?ai accepté? Mieux, je l?ai choisie parce qu?elle est intelligente et jeune, et surtout parce qu?elle a une grande âme. C?est un être hors du commun.» C?est une terrible aventure qui commence? San Miguel, petit village du Pérou : au bout de l?unique rue de quinze maisons, une grande hutte au toit de chaume. C?est là que Michel et Thérésa préparent leur expédition. Un grand bonhomme rongé par la fièvre, un colon qui exploite une hacienda proche de leur plage d?embarquement sur le Rio Apurimac, ne les quitte pas d?une semelle. C?est un homme bizarre. Sans doute, comme bien d?autres colons blancs vivant solitaires dans cette forêt perdue, il fuit quelque faute. Il essaie de se faire amical. Mais s?il parvient à s?attirer la sympathie de Michel, Thérésa, elle, ne l?aime pas. Elle le trouve pesant. Elle ne lui parle pas, l?évite et refuse de rester seule avec lui. Lorsque Michel demande à cet homme étrange s?il a bien choisi sa plage d?embarquement, l?homme répond : «Vous ne pouviez pas mieux choisir.» Lorsque Michel lui demande si le fleuve est navigable à cet endroit, il lui répond : «Parfaitement navigable? D?ailleurs des péones ont déjà descendu les rapides avec des radeaux. Mieux, ajoute le colon, il arrive que les Indiens les franchissent à la nage?» Le 15 août, Thérésa et Michel sont sur la plage d?embarquement dans l?étouffante vapeur de la forêt. Ils sont impatients, la véritable aventure va commencer. Tout le matériel est inspecté une dernière fois : un kayak démontable aux parois caoutchoutées, une tente spéciale adaptable au canoë, un hamac, une moustiquaire, une carabine, un revolver, un couteau, des appareils de photo et de cinéma, une pharmacie et une importante quantité d?un produit chimique destiné à protéger les documents et les films de l?humidité. Vers 15 h, le colon blanc réussit à entraîner quelques instants Thérésa. De loin, Michel voit celle-ci faire de grands gestes de dénégation. Il entend même dire à plusieurs reprises : «Mais vous êtes fou? Vous êtes fou !?» «Qu?est-ce qui se passe ? demande Michel lorsqu?elle revient. ? Je vous raconterai?» A 16 h, c?est le départ. D?abord le kayak et derrière, trois péones qui ont accepté de les accompagner pendant les premiers jours sur un radeau. Le début de la descente est facile. Thérésa, qui ignore encore tout de la conduite d?un kayak, porte un gilet de sauvetage. Assise à l?avant, joyeuse, elle se retourne. «Grâce à Dieu, dit-elle à Michel, nous sommes partis ! J?en avais assez de votre ami le colon ! Il manque vraiment de correction !» A cet endroit, l?eau est lisse, brillante comme un miroir sous le soleil, mais le courant devient si rapide que Michel, attentif, ne répond pas. La rapidité du courant l?étonne. Pourquoi lui avoir dit qu?à cet endroit le fleuve est calme et parfaitement navigable ? Thérésa, elle, poursuit son idée. «Vous savez ce qu?il m?a demandé, votre ami le colon ? ? Non? ? Il m?a demandé de vous laisser tomber? pour aller vivre avec lui ! Il m?a même proposé de l?épouser !» Michel ne répond toujours pas, car le courant, sur le fleuve, s?accroît sans cesse. Lorsqu?il entend au loin la rumeur des rapides, il est déjà trop tard. Il ne peut plus échapper au courant. Le kayak est entraîné comme un fétu de paille. Il franchit le premier rapide, mais il n?a même pas le temps de se reprendre, qu?un second rapide se présente. Devant eux, un énorme rocher. (à suivre...)