Résumé de la 2e partie Le 15 août, Thérésa et Michel sont sur la plage d?embarquement, dans l?étouffante vapeur de la forêt amazonienne. Michel et Thérésa n?ont pas le temps de faire un geste, de pousser un cri : le kayak se renverse. Michel parvient à se dégager, redresse le kayak auquel tous les deux sont restés cramponnés. Il fait contrepoids pour permettre à Thérésa de remonter dans le kayak, remis à l?endroit. Mais il n?a pas le temps d?en faire autant. Le courant les entraîne maintenant à une vitesse folle. Impossible de diriger l?embarcation. Un nouveau rocher surgit. Le choc est terrible. Michel, qui n?a pu remonter dans le kayak, lâche prise. Loin de lui déjà, il voit Thérésa, effrayée, tenter en vain de maintenir l?embarcation qui se retourne une nouvelle fois. Il la voit disparaître dans les tourbillons. A demi asphyxié, il lutte de toutes ses forces contre le courant. Séparés par les remous, tous deux apparaissent et disparaissent. Lorsque Michel, épuisé, parvient à la rive, il est seul. A peine le temps de reprendre son souffle, il court le long de la rive, accompagné des trois péones. Leur radeau a été emporté, mais ils ont pu le quitter avant les rapides. Inlassablement, jusqu?à la nuit, ils cherchent, ils appellent. Rien, pas de réponse. Que le bruit du fleuve. Ils passent la nuit sur place. Dès l?aube, le lendemain dimanche, les péones vont chercher du secours tandis que Michel, malade d?inquiétude, reste sur les lieux. Il a tout perdu. Il ne possède plus que le slip et la chemise qu?il portait au moment du drame. Mais il ne pense pas un instant à l?échec de son expédition. Il n?a plus qu?une pensée : retrouver Thérésa. Du 17 au 21 août, avec six péones, ils explorent vainement les rives. Ils ne retrouvent que le radeau brisé et quelques épaves du canot. Thérésa a disparu. Pourtant, il est sûr qu?elle est vivante. Elle était bonne nageuse et elle avait un gilet de sauvetage. Pour qu?elle ait succombé, il faudrait qu?elle ait été blessée ou assommée par un choc. Mais dans ce cas, on devrait retrouver son corps plus bas, soit coincé dans les rochers, soit sur la berge, dans les racines des arbres. Sinon, c?est qu?elle a réussi à s?échapper du lit de la rivière et qu?elle est vivante, quelque part dans les falaises, dans les collines ou la forêt. Pendant dix jours, le long du fleuve, il descend, remonte, gravit les falaises, souvent hautes de mille mètres. Il s?enfonce dans la terrible forêt humide des marécages. Finalement, épuisé par le froid des montagnes, par la chaleur des gorges, par la fatigue, par l?angoisse, il doit s?avouer provisoirement vaincu et retourner à Lima où il veut obtenir un avion. Il ne renonce pas. Dans la capitale, pendant qu?il entreprend des démarches pressantes auprès des autorités pour qu?on lui prête un avion, les journaux péruviens l?attaquent violemment. Ils le rendent responsable de la mort de Thérésa. Même le père de la jeune fille porte plainte. Une enquête judiciaire est ouverte. «Je ferai tout ce que la justice péruvienne voudra, mais qu?on me laisse repartir à la recherche de Thérésa, supplie Michel. Je suis sûr qu?elle est vivante. Je ne veux pas un avion pour m?enfuir, je veux un avion pour rechercher Thérésa ! Pourquoi m?enfuirais-je ? Je suis tranquille, je n?ai rien à craindre, j?ai tout fait pour qu?il n?y ait pas d?accident ! Personne n?est coupable d?accident ! Et s?il y a un coupable, c?est l?homme qui nous a garanti que la rivière était calme et navigable ! Il a même prétendu qu?on pouvait franchir les rapides en radeau ou à la nage ! Il nous l?a garanti, sachant pertinemment que c?était faux ! Il avait sûrement une idée derrière la tête ! C?est lui que vous devriez rechercher ! C?est le travail de la police ! Moi, je recherche Thérésa.» (à suivre...)