Réalité - La problématique du foncier en général et industriel en particulier se pose encore et toujours avec autant d'acuité. Bien qu'il soit posé depuis plusieurs années et que des tentatives soient engagées charriant des textes législatifs et réglementaires, institutions et organismes de gestion, le foncier industriel en Algérie demeure toujours un terrain miné ! En effet, le dossier, de l'avis même des responsables, est complexe d'autant plus qu'il est lié à un secteur névralgique qui est celui de l'économie du pays. Les entreprises, qui se bousculent au portillon des gestionnaires du patrimoine foncier du pays, ont des difficultés à trouver des assiettes de terrain pour réaliser des projets pouvant générer des ressources financières importantes. Le constat tel qu'il est fait aujourd'hui, selon les statistiques de l'Agence nationale d'investissement et de régulation foncière (Aniref), montre qu'il est rare de trouver un terrain industriel pour plusieurs centaines de demandes d'investissement. Un grave déficit du foncier industriel est enregistré. Il bloque ainsi des milliers de projets d'investissement. La demande en revanche est plus forte. «Les disponibilités foncières potentielles sont estimées à 11 600 biens fonciers et immobiliers», indique la note de conjoncture de l'Aniref. Ces biens fonciers et immobiliers «s'étendent sur une superficie totale de 361 hectares», précise encore cette agence. Cependant la demande est largement supérieure et pressante par rapport à cette maigre offre. Elle est estimée à 6 400 hectares, soit près du double de l'offre. Selon les données de l'Aniref, de la fin de l'année 2009 à la fin du premier trimestre de 2011, 227 actifs (dont la superficie est évaluée à 304 hectares) dans 30 wilayas ont été proposés à la concession. 71% de ces actifs ont été adjugés, soit 161 l'équivalent de 211 hectares. Des résultats infimes par rapport à la voracité d'un potentiel important de projets d'investissement. «Malgré les prix, tout ce que nous avons proposé à la concession a été pris par les investisseurs. La demande est plus importante que l'offre», a déclaré Mme Hassiba Mokjraoui, directrice générale de l'Aniref au lendemain de la décision du Conseil des ministres sur la généralisation du gré à gré. Cependant, afin de tenter de redresser la barre et de réduire cet écart entre l'offre et la demande du foncier industriel, l'Etat semble engagé dans une course contre la montre. La solution, aux yeux de cette responsable, réside uniquement dans l'augmentation de l'offre et cela ne sera possible que grâce au «développement de nouvelles zones industrielles». «Notre objectif est de créer ces zones comme un projet intégré avec des espaces d'appui aux entreprises comme les banques, les stations d'épuration, les hôtels, etc., des espaces de vie dans des zones sécurisées», a expliqué la directrice de cette agence.