Réalité - Il semble que la consommation de drogue et autres stupéfiants ne se limite pas aux gens qui possèdent les moyens financiers pour les acquérir. Même les jeunes désœuvrés sans ressources peuvent se procurer des produits hallucinants spécifiques ! Le génie des drogués les a conduits à opter pour une nouvelle «invention». Il ne s'agit, bien évidemment, pas d'une substance tirée de plantes, comme la plupart des drogues les plus répandues sur le marché. A La Casbah (Alger), ce sont plutôt les cafards qui sont transformés en drogue ! «Les cafards sont hallucinogènes. Des jeunes procèdent à la cuisson de ces insectes, les transforment en poudre et les sniffent. Voilà la dernière découverte des consommateurs de drogue à La Casbah», a indiqué, hier, Belkacem Babaci, historien et chercheur, lors d'une conférence consacrée à la prévention et la lutte contre la consommation de drogue tenue au siège du journal El Moudjahid. «La Casbah est un lieu isolé, c'est un autre monde ! Toutes les drogues y sont consommées. Les services de sécurité n'arrivent pas à pénétrer dans les différents coins de cette localité et les jeunes désœuvrés y sont exposés à tous les dangers», a-t-il déploré. Etant donné que le chômage et le mal vivre frappent de plein fouet les habitants de cette localité, la consommation de drogue y est devenue courante. Le problème du logement constitue également, selon lui, une des principales causes de ce fléau. «Lorsqu'ils ne trouvent pas d'espace chez eux, les jeunes passent leur temps dans la rue où ils sont exposés à tous les dangers et à tous les mauvais comportements. La rue n'apprend aux jeunes que les mauvaises habitudes. En l'absence d'une prise en charge sérieuse des problèmes de cette frange de la société, le fléau de la drogue ne fera qu'augmenter», a averti M. Babaci. L'amélioration des conditions de vie et la sensibilisation constituent, selon lui, la seule solution pour ce fléau. M. Babaci est allé plus loin, en suggérant l'application de la peine de mort contre les trafiquants de drogue. «On dit que la peine de mort ne doit pas être appliquée par respect aux droits de l'Homme. Mais je pense qu'il est tout à fait logique de l'appliquer contre les dealers car ils tentent de semer la mort. En Malaisie, les trafiquants de drogue sont exécutés. A mon avis, cette attitude doit être adoptée en Algérie, si on veut réellement sauver notre jeunesse de ce danger». La sensibilisation doit toucher, selon lui, toute la société et il faudrait inciter les gens à dénoncer les dealers. «Dénoncer le trafic de drogue n'est pas un acte de délation. Ne pas le faire c'est faillir et faillir c'est trahir, voilà comment je perçois personnellement la question. Même les enseignants doivent inculquer aux élèves ce principe pour qu'ils puissent participer activement à la lutte contre le fléau de la drogue et des stupéfiants», a conclu M. Babaci.