Résumé de la 3e partie - La femme – introduite chez Poirot – refuse qu'il intervienne pour traiter son cas, car elle le trouve trop vieux... Le téléphone sonna. Hercule Poireau ne sembla même pas s'en rendre compte. La sonnerie aiguë persista. George entra et s'avança vers l'appareil avec un coup d'œil, interrogateur à l'adresse de son maître. Ce dernier eut un geste de la main. George obéit et se retira. Le téléphone continua de sonner irritant. Soudain, le silence se fit. Cependant au bout d'un instant, la sonnerie retentit à nouveau. — Sapristi ! Ce ne peut être qu'une femme ! Il soupira, se leva et alla prendre le combiné. — Allô ? — Etes-vous... est-ce bien M. Poirot ? — Lui-même. — C'est Mrs Oliver... Votre voix semble différente. Je ne l'ai pas reconnue tout de suite. — Bonjour, Madame... Vous vous portez bien, j'espère ? — Oh ! ça va. La voix d'Ariane Oliver avait son timbre enjoué habituel. La célèbre auteur de romans policiers et Hercule Poirot étaient en termes amicaux. — Il est encore bien tôt pour vous déranger, mais j'ai une faveur à vous demander. — Oui ? — Le repas annuel de notre «club d'Auteurs de Romans Policiers» va bientôt avoir lieu et je me demandais si vous accepteriez de le présider ? — A quelle date ? — Le 23 du mois prochain. Un profond soupir emplit le combiné. — Hélas ! Je suis trop vieux. — Trop vieux ? Que diantre voulez-vous dire ? Vous n'êtes pas vieux du tout. — Vous ne le pensez pas ? — Bien sûr que non ! Vous serez merveilleux ! Vous pourrez nous raconter à tous un tas d'histoires palpitantes sur de vrais crimes. — Et qui voudra les écouter ? — Tout le monde. Ils... Monsieur Poirot y a-t-il quelque chose qui ne va pas ? Que vous arrive-t-il ? Vous semblez contrarié. — Je le suis, en effet. Ma sensibilité.... Oh ! et puis peu importe ! — Expliquez-vous, voyons ! — Pourquoi en ferais-je toute une histoire ? — Le mieux serait que vous veniez me voir afin de tout me raconter. Cet après-midi. Venez prendre le thé avec moi, cet après-midi. — Je ne prends pas le thé l'après-midi. — Alors, je vous préparerai du café. — Ce n'est pas l'heure de la journée à laquelle je suis habitué à boire du café. — Un chocolat, alors ? Avec de la crème fouettée ? Ou une tisane ? Vous adorez siroter des tisanes. Ou bien de la limonade ? de l'orangeade ? A moins que, si j'en trouve, vous préfériez du café décaféiné… — Ah ! ça non, par exemple ! C'est une abomination ! — Un de ces sirops que vous aimez tant, alors ? J'ai une demi-bouteille de Ribena dans le buffet. — Qu'est-ce que c'est ? — Un sirop parfumé au cassis. (A suivre...)