Réalité - Pour un étudiant issu d'une famille à faibles revenus, l'achat d'un ordinateur portable constitue une tâche ardue qui nécessite d'énormes sacrifices. Il faut travailler pendant plusieurs jours durant les vacances et économiser la somme nécessaire pour parvenir à posséder ce moyen de travail indispensable pour la recherche et la préparation des Travaux dirigés (TD) ou Travaux pratiques (TP). La bourse trimestrielle de 4 000 dinars dont bénéficient les étudiants, n'est même pas suffisante pour acheter les ouvrages spécialisés dont ils ont besoin. Alors, l'ordinateur est devenu un matériel de luxe pour cette catégorie de jeunes qui, semble-t-il, est prête à tous les sacrifices pour le posséder. Lors de notre tournée dans certains magasins de vente de matériel informatique, nous avons constaté que des étudiants ont trouvé la solution d'achat collectif. C'est le cas de ces deux copains, Hakim et Omar, étudiants dans le département de planification et statistiques, à Alger qui étaient en train de chercher dans différentes boutiques – dans l'espoir de tomber sur une bonne affaire – un ordinateur à leur portée. «Comme nous occupons la même chambre dans une cité universitaire et travaillons ensemble dans tous les travaux de recherches, nous avons pensé à acheter un seul ordinateur portable. Nous n'avons pas les moyens d'en acheter deux. Nous avons travaillé dans un chantier de construction pendant les vacances d'hiver et avons économisé près de 40 000 dinars afin d'atteindre notre objectif». Il s'est avéré, toutefois, que la somme épargnée ne pouvait leur permettre d'acquérir un produit de qualité. «Nous n'avons pas besoin d'un ordinateur trop performant. Nous cherchons juste un moyen qui nous permette de réaliser nos travaux de recherche, en utilisant le Word, l'Excel et certaines autres petites applications», ont-ils ajouté. Nous les avons laissés en train de négocier pour un Fujitsu Siemens LB AH530 qui coûte 42 800 dinars afin d'amener le vendeur à leur faire une petite remise. Le vendeur leur disait qu'il était hors de question de leur céder l'ordinateur portable à 40 000 dinars, mais les deux jeunes continuaient d'insister pour l'avoir, lui expliquant qu'ils étaient des étudiants et qu'ils n'avaient pas les moyens de payer plus. Dans un autre magasin à Tizi Ouzou, des étudiants nous ont également fait part de cette nouvelle option. «Moi-même, j'ai acheté un ordinateur portable avec un copain de chambre. Pourtant, nous étudions deux spécialités différentes. Mais comme nous nous entendons bien, nous nous sommes réparti le temps d'utilisation de cet outil et chaque week-end, un le prend avec lui à la maison. Ça nous a vraiment aidés car nous avons évité d'aller à chaque fois dans un cybercafé et dépenser une moyenne de 120 à 200 dinars par jour» témoigne Kamel, étudiant au département de psychologie à l'université Mouloud-Mammeri. «Il semble que tous les moyens sont bons pour faire face à la cherté du matériel informatique et que l'achat collectif est de plus en plus effectué par les étudiants», a affirmé un vendeur qui dit tenter d'arranger au maximum cette catégorie de jeunes afin qu'ils réussissent leur cursus universitaire.