Carthage fut de nouveau contrainte à négocier. Mais le précédent traité fut révisé et la Cité punique dut restituer à Massinissa tous les territoires qui avaient été arrachés à ses ancêtres. Hannibal se révolta et essaya de s'opposer au traité mais menacé d'être livré aux Romains, il s'enfuit en Syrie où il se suicida en 143 avant J.-C. Après la bataille de Zama, Massinissa vécut encore de nombreuses années. Il garda sa vie durant l'amitié de Rome mais il ne fut pas son vassal et, contre ses appétits impérialistes, il déclara, dans une formule célèbre, que «l'Afrique appartenait aux Africains». Il récupéra non seulement les territoires que lui accordait le traité passé avec Carthage, mais aussi de nombreuses villes et régions sous l'autorité des Carthaginois ou de Vermina, le fils de Syphax. De 174 à 172,avant J.-C. Il occupa soixante-dix villes et forts ! L'œuvre sociale et politique de Massinissa fut aussi grande que son œuvre militaire. Il sédentarisa les Berbères, il les unifia, il édifia un Etat numide puissant et le dota d'institutions, inspirées de celles de Rome et de Carthage, tout en leur gardant un cachet national propre. Il fit frapper une monnaie nationale, entretint une armée régulière et une flotte qu'il mit parfois au service de ses alliés romains.