Chiffres - Les assureurs se disent prêts à financer les campagnes de prévention pour faire baisser la facture des sinistres, estimée à 36 milliards de dinars en 2011 contre 35 milliards en 2010. Il est de «l'intérêt des assureurs de participer à la réduction des accidents de la route et ils sont prêts à financer des actions de prévention plutôt que de payer des sinistres de 36 milliards de dinars par an, dont, 80 % sont versés au titre de la branche automobile», a indiqué le président de l'Union des assurances et des réassurances (UAR) ce dimanche matin sur les ondes de la chaîne III. Les compagnies d'assurances ont réalisé néanmoins un chiffre d'affaires de 86,1 milliards de dollars en 2011 même si elles restent déficitaires en termes de risque automobile. Des pertes qui s'élèvent à 50 milliards de dinars par an, selon les compagnies d'assurances privées. Un chiffre que Amara Latrous conteste et considère «très exagéré» puisque de l'avis du président de l'UAR : «Ce que les compagnies d'assurance perdent dans l'assurance obligatoire automobile elles le rattrapent sur les bénéfices générés par les risques facultatifs». M. Latrous reconnaît toutefois que «le risque obligatoire, ce qu'on appelle la responsabilité civile, est déficitaire depuis longtemps. L'autorité de régulation est d'ailleurs au courant de ce déficit car les primes sont modiques». Si pour les compagnies d'assurance privées ces pertes sont en partie dues à des remises offertes par les assureurs publics à certaines entreprises qui peuvent aller jusqu'à 80%. Pour l'UAR , le marché de l'assurance est ouvert à la concurrence depuis 1997. Par rapport à cette remise, les compagnies privées accusent les compagnies publiques de vouloir accaparer le marché et réduire la part du privé. «Les entreprises du secteur privé représentent 25 % du marché des assurances, alors que les trois quarts restants sont collectés par les entreprises publiques. Mais ces dernières ne peuvent pas empêcher les compagnies privées de se développer. Les clients sont aujourd'hui en face d'une pléthore de compagnies d'assurance. Ils sont libres de s'assurer là où ils le veulent et là où ils sont bien reçus et bien servis», répond M. Latrous à une question sur cette polémique. Face au déficit que connaît l'assurance de la branche automobile, les autorités ont procédé il y a trois ans à l'augmentation des tarifs d'environ 20%. Il n'en demeure pas moins que «le tarif est encore loin de l'équilibre par rapport à celui pratiqué chez nos voisins. Aujourd'hui le déficit est énorme et ne cesse de s'aggraver et on ne peut pas considérer que le déficit technique automobile a été rattrapé», affirme M. Latrous. Sur un autre volet, les entreprises privées d'assurance se sentent lésées par rapport aux compagnies publiques dans la mesure où elles ne peuvent pas accéder à certains marchés. «Le public est dominant sur le marché car il y a une réalité historique. Les trois compagnies historiques ont été créées en 1963. Il peut arriver que les nouvelles compagnies installées depuis 97, soit depuis 15 ans, n'exploitent pas de façon profonde le marché», estime le premier responsable de l'UAR pour qui la part du marché se gagne et se mérite en fonction des efforts d'innovation et des services à la clientèle. Pour 2012, M. Latrous promet enfin de «faire beaucoup de communications en direction du public pour de nouvelles souscriptions aux contrats notamment avec l'arrivée de nouvelles compagnies d'assurance de personnes». Pour les nouveaux produits, on parle notamment de l'assistance à domicile.