Ce jeune Algérien devient gestionnaire du Fonds africain pour les arts et la culture, sis au Cap. Agé de 31 ans, Ammar Kessab a été sélectionné parmi une centaine de candidats issus du monde entier et prendra ses fonctions officiellement le 1er février prochain au siège du Fonds, sis à l'Institut africain des arts, au Cap (Afrique du Sud). La création du Fonds africain pour les arts et la culture résulte d'un processus qui a débuté par un projet d'Arterial Network, soutenu par le Sommet mondial des arts et de la culture (Johannesburg, 2009). L'étude de faisabilité a été financée par deux grandes fondations internationales (Fondation néerlandaise Doen et Fondation norvégienne Stromme). Arterial Network est le plus grand réseau culturel panafricain. Il est composé d'individus, d'institutions et de partenaires financiers œuvrant ensemble à soutenir l'efficacité et la croissance du secteur des arts et de la culture en Afrique. Il vise également à améliorer la pérennité des industries culturelles en Afrique. S'appuyant sur les contributions d'une dizaine de fondations internationales, ce nouveau fonds vise à financer des projets portés par des artistes et des organisations culturelles africaines, au-delà de leurs frontières nationales. Il doit notamment encourager, susciter et accompagner des partenariats dans le secteur privé culturel en développant le sponsoring et le mécénat, dans le but d'impulser les industries créatives en Afrique. Lauréat en 2009, à Accra, du prix Culture et Développement en Afrique, Ammar Kessab collabore depuis plusieurs années en tant qu'expert avec des organisations internationales telles que l'Unesco, l'OCPA (Observatoire des politiques culturelles en Afrique), Cultural Ressources, etc. Il intervient régulièrement comme conseiller pour des grands projets culturels. Né à Alger, il est titulaire d'une licence en sciences de la gestion obtenue en 2002 à l'Université d'Alger, Le Caroubier. Il a complété sa formation par un master en gestion culturelle à l'université Louis Lumière de Lyon (2006), puis un autre en médiation culturelle à Paris III- Sorbonne nouvelle (2007). En 2010, Ammar Kessab a obtenu son doctorat en sciences de la gestion sur le thème de «La gestion des orgnisations des entreprises publiques», codirigé par l'université d'Angers et HEC Montréal. Il a bénéficié également au milieu des années quatre-vingt-dix de bourses de recherche à Boston, Johannesburg et Barcelone. Depuis 2007, il est expert auprès de l'Unesco (Paris), de Cultural Ressources (Bruxelles) et de l'OCPA (Mozambique) ainsi que chercheur en management culturel à l'Université d'Angers. Il a commencé sa carrière, à Alger, en tant que représentant en Algérie de la World Production Agency (2003), de manager du groupe Polyphène (2004) et en collaborant aux rubriques culturelles de plusieurs journaux. Il est membre du Conseil d'administration de l'Association internationale de recherche en management public (Airmap, Paris) et du Comité de pilotage du sommet des institutions culturelles (Sicadia, Yaoundé). Il a participé à plusieurs conférences internationales sur la politique, l'économie ou le management de la culture dans le monde (Rwanda, Danemark, Liban, Suisse, Ghana, Kenya, Afrique du Sud, Finlande, USA, France, Cameroun…). Il a participé à la rédaction d'ouvrages collectifs : La politique culturelle en Algérie, dans l'ouvrage sur les politiques culturelles du monde arabe (éd. Fondation Boekman, Pays-Bas, 2010) et Les festivals culturels en Algérie (In Une cartographie de la diversité culturelle : les meilleures pratiques», éd. Unesco, Paris, 2010). Il compte à son actif plusieurs communications et articles spécialisés ou de vulgarisation. Outre ses compétences, sa nomination en tant que gestionnaire du Fonds africain des arts et de la culture est perçue aussi comme une occasion de rapprocher le sud et le nord de l'Afrique et de contribuer à l'émergence d'une synergie culturelle permanente du continent.