Voilà que les partis politiques, toutes tendances confondues, à la veille des législatifs, concoctent déjà les listes électorales, qu'ils pensent être, sinon les meilleures, du moins les moins mauvaises. En attendant le verdict primaire que rendront les pouvoirs publics et, plus tard, les sanctions populaires via les urnes, chacun affûte comme il le peut ses armes. C'est à qui montrera au peuple le meilleur profil possible et jettera discrètement le plus possible de peaux de bananes sous les pieds du concurrent gênant. A la guerre comme à la guerre ! Le test, car test il y aura, sera décisif pour tous. Il scellera le sort de chacun et de chaque parti. Plus rien, non plus rien, ne sera comme avant. Belkhadem, qui sait sans doute mieux que personne de quoi il retourne, est même allé jusqu'à avouer que les listes seront filtrées par le bureau politique du FLN. Il souhaite, comme en 2004 et en 2007, avoir la caution du peuple pour briguer, et pourquoi pas, un mandat à la magistrature suprême du pays. Le FLN, sur lequel tous les regards sont déjà braqués, fait parler de lui et se met à parler lui-même bien plus qu'il n'est de raison. Donné favori avec les islamistes par certains pronostiqueurs, pour ne pas dire par les distributeurs de quotas, ce parti semble vivre une autre crise dont tout le monde se fait l'écho et l'amplificateur. Les «redresseurs» qui reviennent à la charge pour élaborer des listes indépendantes. Ce que les gens feignent d'ignorer, c'est que ce parti, qui a vu bien d'autres crises, a tous les moyens de s'en sortir encore une fois. C'est la raison pour laquelle, présumons-nous, s'appesantir sur ces «problèmes» reviendrait à perdre de vue les vrais sujets, les vrais débats et donc, les vrais enjeux. La démocratie, cela ne s'apprend pas à l'école, finalement. Ce sont des pratiques, des us, des conventions et des comportements, qui s'acquièrent au quotidien. Par-delà le fait de savoir si ces législatives constitueront ou non un pas de plus vers la démocratie effective, force est de constater que celles-ci, dont on attend pas mal de surprises, promettent déjà de faire basculer le pays vers une ère nouvelle. Bonne ou mauvaise ? Là est la question. Enfin, de quoi je me mêle ? Khelli l'bir beghtah.