«Les citoyens qui ont de meilleures conditions de vie sont de meilleurs clients». La sentence ne vient pas de n'importe quel politicien en manque de principes révolutionnaires, marxistes et révolus. Elle ne nous vient pas non plus d'un quelconque économiste «gavé» de théories, mais bel et bien incapable d'en appliquer une seule sur le terrain, perdant pied dès que vous le placez en face de ces gros requins de la finance pour qui un pantalon ne vaut que parce qu'il continue de représenter une valeur sûre en cas de banqueroute. Non, cette phrase vient d'un homme de terrain. Un homme qui, parti de presque rien, aurait dépassé Biles Gates en matière de fortune personnelle, estimée à plus de 700 milliards de dollars. Il s'agit du Mexicain Carlos Slim, qui a fait fortune dans les télécommunications. Il a offert pas moins de 1 million d'ordinateurs portables au profit de ces concitoyens, dont la valeur unitaire ne dépasse pas les 200 euros, c'est-à-dire moins de 2 millions de centimes, et donc 4 fois moins chers que chez nous. S'il n'est pas question de s'appesantir sur la fameuse formule Ousratic, où les micros ont été vendus trop cher, et où les banques n'avaient pas joué le jeu, alors que l'argent du pétrole coule à flots, des sommes faramineuses dépensées pour importer tout ces fruits exotiques… auraient pu servir à octroyer des subventions directes aux citoyens, il faut au contraire revenir sur cette question de bien-être et de consommation. L'idée d'offrir des micro-ordinateurs aux citoyens n'est pas venue d'un homme qui est né de la dernière pluie et doit s'y connaître en matière d'économie et en finances bien mieux que la plupart de ceux qui prétendent être des experts en la matière. Alors que chez nous, l'on se demande encore si la poule est venue avant l'œuf ou si c'est l'inverse, la réponse nous a été finalement donnée par Carlos Slim, qui a garanti à ces concitoyens le minimum syndical. Ce minimum syndical chez nous, garanti par la Constitution, demeure prisonnier de chiffres fantaisistes et invisibles sur le terrain, avec des performances qui ne profitent qu'à une caste de privilégiés. L'Etat algérien, fort de ces recettes pétrolières et de ses surliquidités bancaires, ne doit plus raisonner comme un épicier, espérant rentabiliser chaque centime qu'il dépense. Les bénéfices énormes sont à attendre, ne serait-ce que parce qu'un Algérien qui n'a plus de soucis est un Algérien qui travaille mieux, qui ne pense plus à fuir son pays sur une embarcation de fortune et encore moins de rejoindre les rangs des «casseurs» qui profitent de la moindre occasion pour mettre le feu aux institutions publiques et privées, enflammer des pneus et couper les routes à la circulation. Enfin, de quoi je me mêle ? Khelli l'bir beghtah. Rabah Khazini