Anniversaire - Il est un fidèle lecteur d'InfoSoir et ne rate pas la moindre occasion lorsqu'il s'agit de se démarquer par rapport à ce qui se passe dans la maison mouloudéenne. Lui, c'est Abdelkader Kribi qui, saisissant la célébration de la fête du Mawlid Ennabaoui Echarif 2012 qui coïncide, comme chacun le sait, avec la création du Mouloudia d'Alger et la tenue de l'assemblée générale, aujourd'hui, d'une frange de la famille du MCA, nous a adressé cette lettre dont la chute est un appel à la réconciliation et à l'union des forces de ce prestigieux club qui se débat dans une crise profonde de leadership, d'existentialisme et de moyens. «L'histoire du Mouloudia d'Alger se confond à bien des égards avec celle de la nation. Ce club prestigieux, au passé ô combien glorieux, aura été une grande école du nationalisme pour des générations entières. Il aura été également une source génératrice de compétence, riche et diversifiée. Une dimension profonde enracinée dans notre imaginaire d'adolescents. Quatre-vingts dix ans, presque un siècle ! Alors, immanquablement, c'est le temps des bilans que l'esprit et l'héritage grandiose de la création du Mouloudia d'Alger impose. Qu'ont-ils laissé, nos pionniers ? Qu'avons-nous fait ? Quel chemin a-t-on parcouru ? Autant de questions auxquelles il va falloir répondre. De manière presque facile pour nous que n'importe quel discours officiel, tellement elles respirent l'évidence : grâce aux sacrifices de nos pionniers disparus et grâce aussi à notre merveilleux peuple du Mouloudia, ce club prestigieux est resté debout, malgré les temps. Indiscutablement, c'est-là un signe de sa très grande profondeur, de sa vitalité dans un environnement que beaucoup, à tort sans doute, présentent le MCA comme souffrant d'un mal d'identité. Ô que non ! S'il y a un mal, il est ailleurs, il est dans cette tentation de certains rêveurs de revendiquer les valeurs et la légitimité plus que les autres. Non pas pour servir le club, mais plutôt par appétit pour le pouvoir, celui des privilèges et de la notoriété. En comparaison avec l'esprit de 1921, on mesure les occasions ratées, les bégaiements que nous avons imposés à son histoire. Nos traditions, nos us et coutumes, notre culture sportive, jadis fiertés. Tout a disparu. Nous sommes la risée de tous les clubs réunis. Un Mouloudia sans cesse agonisant, fantomatique, maintenu sous perfusion, jouant les derniers rôles en dépit de budgets faramineux. Un peuple du Mouloudia sans de véritables repères, frustré, berné, leurré et spolié de ses droits légitimes de voir de nouveau son Mouloudia retrouver ses lettres de noblesse et son lustre d'antan. 1976 est bien loin, les lampions se sont éteints. Depuis, lorsque le Mouloudia d'Alger avait ses propres hommes, le stade du 5-Juillet faisait le plein. Le défunt président Houari Boumediene, de ce club populaire, il en était fier. Le chef de la diplomatie algérienne de l'époque aussi. Que de souvenirs ! Jamais, de mémoire de Mouloudéens, nous n'avons assisté à la dégradation de ce club qui draine toute l'histoire du sport algérien. Le perchoir a fait tourner la tête à certains schizophrènes en quête de gloire. Sont-ils frappés d'amnésie ? Où sont passés nos principes moraux et spirituels pour lesquels tant de maîtres ont donné leurs vies. Est-il possible que le Mouloudia soit détruit par ses propres enfants ? Faut-il rappeler aux uns et aux autres que le sport a toujours été au Mouloudia d'Alger un lieu de convergence, un espace d'expression, un cadre privilégié où le droit au respect à la différence a été le plus préservé. N'est-ce pas là une leçon d'humilité que de rendre hommage aux pionniers qui ont sacrifié jeunesse, famille et intérêts mesquins. Mouloudéens convaincus, nous voilà devant l'histoire, faisons de cette date du 04 février 2012 qui coïncide avec le Mawlid En'nabaoui Ech'arif, le renouveau du Mouloudia d'Alger. La jeunesse mouloudéenne nous observe, note et enregistre nos impairs. Gloire à nos valeureux pionniers – qu'ils reposent en paix – et vive le Mouloudia.»