Réaction n Irrité par tout ce qui se passe au sein de son club de toujours, le MCA, un ancien dirigeant, Abdelkader Kribi, est sorti de sa réserve pour exprimer toute son inquiétude quant à l'avenir du Doyen qu'il chérit tant. «Où est la culture sportive mouloudéenne ?» l «Devant la situation qui prévaut au sein de ce club prestigieux, un examen de conscience s'impose aujourd'hui plus que jamais. Chacun de nous, Drif et Marif en particulier, devrait avoir le courage, la sincérité et surtout l'honnêteté morale avec un peu plus de franchise et moins d'orgueil dès lors que seule la vérité libérée de reconnaître que nous avons atteint un degré d'égarement et de déliquescence diamétralement opposé à nos repères et à nos valeurs d'antan. Où sont nos traditions, nos coutumes, notre culture sportive, jadis fierté mouloudéenne ? Toutes ont disparu, pourquoi ? Depuis l'avènement de la réforme sportive, le Mouloudia a profondément changé, bon nombre des idéaux de 1921 sont malmenés, la mémoire de nos pionniers bafouée, piétinée sous les gros sabots de l'aveugle aventurisme. En comparaison avec l'esprit de 1921, on mesure atrocement les occasions ratées, les bégaiements que nous avons imposés à l'histoire de ce club. Aujourd'hui, il ne nous reste que la force de constater les dégâts, de ruminer ses ressentiments ou de ressasser son dégoût devant autant de gâchis. Nous savons, et il n'est un secret pour personne dans l'entourage du club, pour dire qu'il existe de grandes dissensions au sein même de cette grande famille du Mouloudia. N'y aurait-il pas un autre moyen plus civilisé de régler nos différends ? Faut-il rappeler aux uns et aux autres que tout le long de son histoire, le sport au Mouloudia a été toujours un espace d'expression, un cadre privilégié et un lieu de convergence et où le respect du droit à la différence a été le plus préservé ? N'est-ce pas là une leçon d'humilité que de reconnaître à nos pionniers le plus immense des mérites ? Aussi, le cri de révolte du doyen Mouloud Djazouli devra résonner dans nos oreilles les plus sourdes. «Le Mouloudia est malade de ses hommes» l Il serait illusoire et même très dangereux que de vouloir travestir le malaise en le réduisant seulement à un problème de mauvais résultats sur le terrain. Non, le football au Mouloudia est d'abord malade de ses hommes. La crise est latente. Depuis sept ans, nous assistons, impuissants, à un scénario tragi-comique avec de piètres acteurs, des scènes éprouvantes chaque saison que Dieu fait. Les problèmes internes du club sont étalés à la une des journaux, sinon carrément dans la rue. Amis sincères, le Mouloudia vit de grandes douleurs et les choses risquent de s'aggraver encore davantage si des décisions de courage et de haute conscience ne sont pas prises dans l'immédiat. «La jeunesse mouloudéenne nous observe et enregistre nos impairs» l L'heure est grave, au moment où certains clubs entament la prochaine saison, nos charmants dirigeants s'entre-déchirent. La restitution du sigle merveilleux du MCA après un quart de siècle de séparation, de douleurs, souvent d'exclusion, aurait été l'occasion pour nous de fêter l'événement, celui du rassemblement de tous les Mouloudéens. Malheureusement, la bêtise humaine en a décidé autrement. Les convoitises insensées et irrespectueuses dont fait l'objet ce club prestigieux sont le centre de luttes sans scrupules. Pour le pouvoir, celui des privilèges et de la notoriété. Alors, ils ne lâchent pas prise. Le reste, tout le reste ne les intéresse pas. Les déceptions succèdent aux amertumes, en plus de l'exaspération que ressentent ces milliers de jeunes supporters mouloudéens, aujourd'hui désabusés, frustrés et bernés. Ne sont-ils pas spoliés de leurs droits légitimes de voir de nouveau le Mouloudia retrouver seulement ses lettres de noblesse et son lustre d'antan. Finissons avec tous ces scandales qui ont terni l'image d'un des clubs des plus prestigieux d'Afrique du Nord. Nous vivons pourtant le 3e millénaire, celui du progrès et du savoir, celui aussi de l'intelligence et du bon sens. Drif et Marif doivent faire preuve de bon sens. Il y va de l'intérêt du MCA, celui aussi du peuple du Mouloudia. L'histoire nous guette, la jeunesse mouloudéenne nous observe, note et enregistre nos impairs.» (*) Une icône de cette grande école qu'est le Mouloudia d'Alger.