Solidarité - «Les Espagnols soutiennent le peuple sahraoui en raison de la justesse de sa cause.» «L'Organisation des Nations unies n'applique plus le droit international, notamment dans son volet relatif au droit des peuples à l'autodétermination», a indiqué, hier, à Séville, le président de la Task Force de la conférence européenne de coordination du soutien au peuple sahraoui (Eucoco), Pierre Galand. Intervenant à l'ouverture des travaux de la 37e conférence de l'Eucoco, M. Galand a exprimé ses regrets de constater que l'ONU «ne fait plus dans l'application de la loi et du droit international, en particulier ses dispositions relatives au droit des peuples à l'autodétermination et à disposer d'eux-mêmes». «Sans la reconnaissance des droits des peuples, c'est le droit qui est violé quotidiennement», a-t-il poursuivi. M. Galand a notamment exprimé ses regrets de constater que «les guerres sont organisées par les marchands d'armes», estimant que le plus grave réside dans le fait que «des gouvernements bloquent les subventions destinées aux associations de défense des droits de l'homme». Il a souligné, par ailleurs, que le mouvement de solidarité avec la lutte du peuple sahraoui ne cesse de s'élargir, rappelant qu'au départ l'Eucoco était animée par une dizaine de personnes et qu'aujourd'hui le nombre de ses adhérents s'est accru énormément. L'eurodéputé du parti espagnol de la gauche unifiée, Willy Mayer, est revenu, dans son intervention, sur la récente décision du Parlement européen de ne pas renouveler l'accord de pêche passé avec le Maroc, estimant que «cette décision a été obtenue suite aux luttes menées par le groupe interparlementaire des amis du Sahara occidental». Il a notamment mis l'accent sur l'activité déployée par ce groupe d'eurodéputés pour obtenir une résolution du Parlement européen exigeant «l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental». De son côté, le représentant du Conseil municipal de Séville, Manuel Dominguez, a souligné que Séville avait fait, depuis 1990, du soutien à la lutte du peuple sahraoui, à travers son fonds d'aide humanitaire, sa «plus grande priorité». Pour lui, l'Espagne «a toujours une dette envers le peuple sahraoui», ajoutant que «les Espagnols soutiennent le peuple sahraoui en raison de la justesse de sa cause». De son côté, le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Abdelaziz, a souligné à l'ouverture de cette même conférence, les nouveaux défis auxquels le peuple sahraoui est confronté, des défis et des difficultés, a-t-il expliqué, qui découlent de l'approfondissement de la crise économique internationale. M. Abdelaziz a ensuite dénoncé «toutes les opérations de pillage marocain des richesses sahraouies». Il a appelé, dans ce cadre, à ne plus passer d'accords de coopération avec le Maroc englobant le Sahara occidental et ses eaux territoriales». Plus de 600 invités, venus de 20 pays du monde, participent aux travaux de la 37e Eucoco, que la ville andalouse, Séville, abrite du 3 au 5 du mois courant.