Au commencement était l'avidité. Un rien l'aiguise et l'attise. Elle souffle comme un vent mauvais. L'occasion fait le larron. Il suffit d'un prétexte futile pour que des négociants se dressent. Les bourses n'ont plus d'ailes assez robustes pour accompagner le vol rapide des prix qui tournent en spirale et s'élèvent telle une tourmente. Nous sommes presque accoutumés à voir certains «alchimistes» transformer en or massif leur marchandise. Une conjuration fabrique des pièges. On déchaîne contre le consommateur des ruses, des artifices et des astuces. Mille malices qui se répandent en l'air pour gâter l'atmosphère et la corrompre. Parfois, on se plaît à souhaiter que rien n'existât. Le désordre a ses lois. Il se nourrit d'incartades, de mauvais desseins, de pensées tortueuses. On raisonne en permanence sur ce négoce délictueux, ses secrets intimes, sa motivation profonde. Les mots restent incapables d'en étaler la dévorante cupidité. La chronique quotidienne nous conforte souvent dans une réalité décevante. Le contrôle, l'inspection des fraudes, dans différents raids et équipées mettent le grappin sur une pléthore d'infractions. La palette est riche, l'échantillon varié. L'histoire du gendarme et du voleur a encore de beaux jours devant elle. Le propos n'est pas de forcer sur le trait, d'assombrir le paysage ou de diaboliser à l'emporte-pièce une corporation qui n'est pas irrémédiablement gangrenée et salie par des pratiques malodorantes. Mais il y a des bras de fer, des signes qui ne trompent plus. Est-ce un hasard si de nombreux négociants sont surveillés comme le lait sur le feu ? L'observation confine ipso facto à un constat justifié. La pleine maîtrise de l'activité commerciale, débarrassée de ses maladies infantiles et de ses tares, reste à faire. Des tests nous indiquent qu'il y a toujours du grain à moudre pour briser les cercles vicieux. Enfin, de quoi je me mêle ? Khelli l'bir beghtah.