Fin - Le Festival international des arts de l'Ahaggar s'est clôturé, hier, dimanche , à Tamanrasset avec la cérémonie de remise des prix aux lauréats du concours. Cette cérémonie s'est déroulée au campement du Festival qui a abrité les ateliers d'initiation et où ont été présentés les lauréats du concours de contes de la précédente édition par les animateurs de l'atelier de contes et récits. Cet atelier dont l'objectif est de collecter le patrimoine mémoriel, a été animé par le conteur Mahi Seddik. Mahi Seddik œuvre depuis l'institution de ce festival à promouvoir et transmettre la tradition disparue des goual. Ce conteur, originaire de Sidi Bel Abbes, présente des contes transmis de génération en génération tous les jours au campement du festival. Dans l'optique de la préservation et de la transcription patrimoniale sur laquelle se base le festival, Mahi Seddik insiste (en citant Mouloud Mammeri) sur «l'urgence de transcrire la mémoire des contes, mais aussi de sauvegarder et transmettre la façon de raconter qui est malheureusement impossible à transcrire.» Mahi Seddik œuvre à transcrire les contes afin que ce patrimoine sorte du mode de transmission orale. Il a entamé depuis plus de cinq ans des travaux d'écriture des contes mémoriels dont il a hérité. Plusieurs ouvrages en arabe dialectal sont déjà prêts et attendent d'être publiés. Ce campement a réussi à drainer un grand nombre de visiteurs de Tamanrasset qui se sont beaucoup intéressés aux activités proposés par les ateliers. L'atelier de danses et musique africaines, chapeauté par Sabine Pacora, s'est démarqué par son nombre important de visiteurs. L'atelier de la bande dessinée a réussi à initier les enfants au dessin de mangas. L'atelier d'initiation à la photographie, animé par Rafik Zaïdi, a, lui aussi, connu un franc succès. Grand absent de cette édition, l'atelier d'astronomie dont l'animation a été confiée cette année à une association locale afin d'initier les visiteurs du campement à l'observation du ciel et qui ne s'est pas tenue à cause des mauvaises conditions météorologiques. Dans ce même campement s'est tenue l'exposition «Architectures de terre et d'argile» qui se compose de prises de vue aériennes et de photos des ksour (habitat saharien construit en terre) de plusieurs régions du pays. Cependant le second volet de cette exposition qui vise à faire connaître les techniques modernes de construction en terre n'a pas été présenté. Le festival s'est tout de même terminé sur un goût d'inachevé vu que la remise des prix du concours de dessin n'avait rien d'une cérémonie de clôture, et qu'au moment où toute l'attention était concentrée sur le campement à Tamanrasset deux concerts se sont tenus dans la commune d'Abalessa (à 80 km de Tamanrasset) et à In Salah. Cependant cette 3e édition du Festival international des arts de l'Ahaggar, qui s'inscrit dans une optique de préservation et de transmission du patrimoine immatériel, a gardé ses principaux objectifs en vue en faisant participer certains détenteurs du savoir mémoriel de la région.