Résumé de la 50e partie - Alors que Poirot discutait avec Norma, la serveuse s'approcha et lui tendit un bateau en papier… C'est vous, Mr Porritt ? Une lady a laissé ça pour vous. — Ah ! oui ? Mais comment avez-vous su qui j'étais ? — La lady m'a expliqué que vos moustaches me guideraient. Elle a dit que j'en avais sûrement jamais vu de pareilles. Et c'est bien vrai, ajouta-t-elle en les çontemplant fixement. — Eh bien, merci beaucoup. Poirot prit le bateau, le déplia et le lissa avant d'y lire quelques lignes hâtivement rédigées. II s'en va. La fille reste, je vous la laisse donc pour le suivre. Ariane. — Oui, oui.. — II plia le papier qu'il fit disparaître dans sa poche. — De quoi parlions-nous ? De votre gens de l'humour, je crois, Miss Restarick ? — Savez-vous seulement mon nom... ou, savez-vous tout sur moi ? — Je suis au courant de quelques détails. Vous êtes Miss Norma Restarick, votre adresse à Londres est 67 Borodene Mansions, et votre adresse permanente, Crosshedges, Long Basing. Vous y vivez avec votre père, votre belle-mère et un grand-oncle... ah! et aussi une jeune fille au pair. Vous voyez, je suis assez bien informé. — Vous m'avez suivie ? — Non, non. Pas du tout. Je vous en donne ma parole d'honneur. — Mais, vous n'êtes pas de la police ? — Non, je ne suis pas de la police. La défiance de la jeune fille disparut — Je ne sais que faire, avoua-t-elle. — Je ne vous pousse pas à m'employer puisque vous avez déjà jugé que j'étais trop vieux. Vous avez probablement raison mais puisque je sais qui vous êtes et que je suis au courant de bien des choses vous concernant, rien ne s'oppose à ce que nous bavardions en amis, des ennuis qui vous accablent ? Les vieux - vous ne devez pas l'oublier - s'ils sont tenus pour incapables d'agir, ont cependant une grande expérience de laquelle on peut utilement tirer partie. Norma continua de le regarder en hésitant, avec ce regard fixe qui avait déjà tourmenté Poirot. Toutefois, on la devinait acculée et désireuse de se confier à quelqu'un. Poirot avait toujours été celui auprès de qui on aime à s'épancher. — Ils pensent que je suis folle, déclara-t-elle brusquement. Et... je commence à croire qu'ils n'ont pas tort. — Très intéressant, observa Poire d'un ton enjoué. Eh bien, admettons que vous soyez folle ou que vous paraissiez folle ou encore que vous pensiez être folle. Peut-être même est-il possible que vous soyez réellement toile: cela ne signifie pas que le mal soit sans remède. C'est une faiblesse dont un grand nombre de gens souffrent aujourd'hui et que l'on soigne très bien. Elle peut provenir, dans certains cas, d'une tension nerveuse, d'un excès de soucis, d'un effort intellectuel trop prolongé, d'une sensibilité exacerbée, voire d'une foi religieuse trop vive ou d'un athéisme déprimant. II se peut enfin que cette dépression soit tout simplement due à une déception sentimentale. (A suivre...)