Scène - «La casa de Berada Alba» est plus qu'une pièce, c'est une œuvre qui a été jouée à plusieurs reprises par des théâtres du monde entier tant elle est d'actualité. C'est ce soir à l'auditorium du centre culturel de la Radio nationale et, demain, à la salle Ibn Zeydoun (Riad-el-Feth) que sera donnée la pièce «La casa de Berada Alba» (la maison de Bernarda Alba) par la compagnie théâtrale espagnole «Compania Tribuene», et ce, à l'initiative de l'Institut Cervantès – centre culturel espagnol d'Alger. La pièce est l'œuvre de Federico Garcia Lorca. Elle raconte l'histoire de Bernarda Alba, qui, veuve pour la deuxième fois à l'âge de 60 ans, décide de vivre un deuil très rigoureux. Le fanatisme religieux, la peur de l'intimité, l'absence de personnages masculins, ainsi que la relation difficile entre les femmes de la maison de Bernarda, constituent le véritable argument de l'œuvre. S'exprimant sur cette pièce, lors d'un point de presse, hier, à l'Institut Cervantès, Irina Kouberskaya, directrice de la compagnie, dira : «C'est un défi pour nous de la présenter à Alger en espagnol, surtout avec sa charge symbolique et significative.» Irina Kouberskaya a tenu, ensuite, à souligner la qualité et l'envergure de cette pièce : «Même si ce texte sera joué en espagnol, il sera néanmoins compris par le public, car le langage dans lequel ce dernier est écrit par Federico Garcia Lorca est universel et de portée humaine.» «La pièce n'est pas seulement un travail sur le discours, mais aussi sur l'expression du corps et de la gestuelle», a-t-elle précisé, et d'abonder : «La pièce est le reflet d'un caractère universel, d'une situation pareille à toutes les sociétés de tout temps, à savoir celle de la réclusion et de l'oppression de la femme. C'est une pièce qui transcende les époques, va au-delà des frontières.» En effet, la pièce traite de la condition de la femme, et même si celle-ci s'est améliorée au fil des âges dans certains pays, elle reste néanmoins d'actualité. «La discrimination des femmes existe toujours», a-t-elle rappelé. Irina Kouberskaya a, en outre, souligné qu'avec cette pièce, «l'auteur a su porter une conscience, inspirer chacun à avoir une conscience». «Ce que nous comptons faire, en jouant cette pièce, c'est de semer les mots de Federico Garcia Lorca, faire écouter la musicalité de son langage», a-t-elle confié. A la question de savoir si l'adaptation du texte n'altère pas l'œuvre du dramaturge, Irina Kouberskaya répondra : «Nous n'avons pas touché au texte, nous l'avons pris, gardé tel qu'il est, nous sommes restés fidèles à l'œuvre de Federico Garcia Lorca.» Et si Federico Garcia Lorca est aimé, voire particulièrement apprécié de par le monde, c'est parce qu'il est, d'abord, de dimension universelle. Parce qu'il est, ensuite, passé maître dans l'art du théâtre. C'est aussi parce qu'il est un dramaturge qui a su rendre tangible aussi bien la spiritualité que la charge d'émotion que contient son œuvre. «Il a su donner à la femme toute la force du caractère, la profondeur de la personnalité et l'intensité de l'émotion», a déclaré Irina Kouberskaya pour qui «La casa de Beranrda Alba» est une œuvre poétique.