Les anciens militaires ont investi, encore une fois ce matin, le parvis pour revendiquer certains «droits», en particulier le statut d'invalide de la lutte anti-terroriste. Ils se sont donné rendez-vous au niveau du siège de l'APN pour se rendre ensuite vers celui du ministère de la Défense nationale. Les brigades anti-émeutes ont voulu stopper leur marche au niveau du siège de la sûreté de wilaya d'Alger. Les ex-militaires sont revenus plus virulents ce dimanche matin à la charge, avec comme objectif un rassemblement au niveau de l'esplanade de l'Assemblée Populaire Nationale (APN) pour rejoindre ensuite le siège du ministère de la défense nationale. Ces protestataires venus de l'ensemble des wilayas du pays, réclament des indemnisations depuis l'année 2008 pour les blessures engendrées durant des opérations commandées. Certains d'entre-eux, portant des prothèses se sont soulevés en face des éléments des services de sécurité qui les ont empêchés de poursuivre leur marche au niveau du boulevard colonel Amirouche, à quelques encablures du siège de la sûreté de la wilaya d'Alger. La colère était aussi bien du côté des protestataires qui refusaient de se laisser marcher sur les pieds que de celui des éléments des brigades antiémeutes qui voulaient faire régner l'ordre. «Nous sommes plus de 1000 anciens militaires qui avons servi loyalement notre patrie. Nous revendiquons depuis l'année 2008 des indemnisations, des pensions d'invalidité et des logements. Nous voulons aussi avoir le statut d'invalide de la décennie noire. C'est la moindre des reconnaissances que nous exigeons», disent des protestataires que nous avons accostés au niveau du boulevard colonel Amirouche. La situation a failli dégénérer, lorsqu'un ancien militaire a jeté sur les forces de l'ordre sa prothèse. Heureusement, les membres des services de l'ordre ont pu garder leur calme et ne se sont pas laissés déborder par les évènements. Face à l'intransigeance des éléments des services de l'ordre, le cortège des protestataires s'est dirigé, emblème national en avant, vers le boulevard de la rampe Tafourah et rejoindre ensuite le gros des troupes qui se sont rassemblées au niveau du siège de l'APN. Ces anciens militaires qui en voulaient aux brigades antiémeutes, ont échangé avec les services de l'ordre des accusations aigres-doux. «Nos collègues ont fait l'objet d'agression dans la nuit d'hier par des policiers qui ont usé de toutes sortes d'objets. J'ai moi-même fait l'objet d'une agression par des policiers en civil», nous dit un protestataire la tête bandée d'un large pansement. Au moment ou nous mettons sous presse, les protestataires escortés d'un important cordon des brigades antiémeutes et de policiers en civil, n'avaient pas encore rejoint l'esplanade de l'APN où se trouve un important «régiment» d'anciens militaires contestataires. Nous avons appris également qu'un autre contingent de protestataires est resté bloqué ce matin au niveau de la place des Martyrs et un autre au niveau de Hussein Dey.