«On ne devrait pas trouver normal le fait de châtier un enfant, une fessée en entraînera forcément une autre», affirme Lamia, psychologue, qui estime qu?il existe «des façons de dialoguer avec un enfant». Elle rejette ainsi les arguments avancés par certains parents qui soutiennent qu?il est nécessaire d?administrer des corrections pour asseoir leur autorité. «Pourquoi faut-il recourir à ce genre de punitions ?» s?interroge-t-elle, avant de souligner que si cette façon «d?éduquer» est perçue par les petits selon la fragilité de chacun, il n?en demeure pas moins qu?elle les traumatise. «Lorsqu?un enfant reçoit la fessée quotidiennement, cela lui laisse plus tard des séquelles morales», fait-elle remarquer. Selon notre interlocutrice, les parents qui ont recours aux châtiments corporels dramatisent les bêtises commises par leur progéniture et ne font preuve d?aucune indulgence. Une mauvaise note, et même une note en deçà des espoirs des parents peut provoquer la colère de ces derniers et entraîner les coups. «Certains idéalisent leurs enfants au point de ne pas accepter une note inférieure à celle qu?ils ont exigée», relève-t-elle. L?absentéisme, la convocation d?un parent par l?administration scolaire, sont aussi motifs à susciter l?ire des géniteurs. Il y a lieu de dire aussi que dans certaines familles, l?enfant est responsabilisé très tôt et pour peu qu?il accomplisse mal ou pas du tout une tâche qui lui aura été confiée, il peut être battu par le père ou la mère. Dans beaucoup de cas aussi, les enfants pâtissent des conséquences de situations conflictuelles entre les époux, ces derniers n?hésitant pas à se venger de leur progéniture.