Lacunes L?école souffre d?un manque flagrant de moyens matériels et humains pour une prise en charge adéquate des différents cas d?enfants qu?elle accueille. «Faute de structures spécialisées pour chaque cas, l?école se retrouve à faire du gardiennage», explique la directrice. L?effectif, insuffisant, ne répond pas aux besoins de l?école. Certains cas ne relèvent pas de la psychologie, mais de la pédopsychiatrie. Or, aucun pédopsychiatre n?existe à l?école. Ils sont trois, seulement, à l?échelle nationale à exercer dans des structures hospitalières : deux à Alger et le troisième à Blida. A Ali-Remli, on rencontre des retardés lourds qui ne trouvent pas de place ailleurs. Ayant atteint l?âge d?aller à l?école, les parents les inscrivent dans cette école pour de multiples raisons, nous expliquent les psychologues. D?abord, le fait qu?il s?agit d?une «école» et non d?un «centre». Puis le refus des parents d?admettre le handicap de leur enfant et enfin certains parents ne pouvant garder leurs enfants chez eux, pendant la journée, optent pour l?école. Hélas, «une manière de s?en débarrasser durant la journée», confient les psychologues. Elles précisent, toutefois, que «certains parents suivent leur enfant et sont assidus aux entretiens avec notre équipe. Ils viennent souvent s?enquérir de la progression de leur enfant au sein de l?école». Il faut dire que «certains enfants n?évoluent pas à cause de la démission des parents. Il existe des élèves qui ont demeuré durant quatre ans en première année, au niveau A», a souligné la directrice qui cite le cas d?un élève, âgé de 18 ans, qui passe son BEF. Il faut savoir que l?école est dans l?obligation de garder l?élève jusqu?à 16 ans. Plusieurs facteurs extérieurs ont fait que l?école Ali-Remli ne peut refuser des élèves. Certains élèves ne viennent pas des écoles publiques, d?enseignement normal. Les interventions sont le lot permanent de cette école. Des élèves exclus d?autres écoles sont réintégrés à Ali-Remli. Le «bouche à oreille» fonctionne parfaitement et a fini par faire sa réputation. «C?est peut-être ce qui a fait son malheur», nous confie une des psychologues. Censée être «l?école de perfectionnement et de plein air», elle est devenue «un centre de retardés moyens et de débilité lourde». On y retrouve même des trisomiques 21. Une expérience a été lancée en 1989, avec un seul cas, pour inciter ces enfants à s?insérer dans un milieu normal. Actuellement, l?école accueille un groupe de 40 enfants trisomiques. En l?absence d?effectif spécialisé et d?éducateurs confirmés, l?école est dans l?incapacité de mener à bien sa mission. Néanmoins, certains enfants ont pu réintégrer les écoles «normales».