Itinéraire - Le documentaire retrace quelques aspects du parcours du défunt chanteur. Son œuvre, sa vie, son parcours des plus atypiques, le flou qui entoure encore les circonstances de son assassinat près d'une quinzaine d'années après sa disparition, continuent encore d'inspirer les chercheurs, les poètes, voire même les cinéastes etc. C'est ainsi qu'un film documentaire intitulé «Matoub Lounes, le combat éternel», réalisé par Tahar Yami, a été projeté hier en avant-première au petit théâtre de la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Ce documentaire de 26 mn comporte des photos et vidéos parfois inédites retraçant quelques aspects du parcours du défunt poète interprète de la chanson kabyle connu pour son combat, son engagement et son sacrifice pour la démocratie et la cause identitaire. Ce travail est présenté, selon son réalisateur,,comme étant «une porte pour d'autres travaux sur le parcours de Lounès Matoub», puisque le personnage a de multiples facettes qu'il est quasiment impossible de retracer en quelques minutes. Le documentaire débute par l'assassinat de cet enfant de Taourirt Moussa, le 25 juin 1998, à Tala Bounane, sur la route de Béni Douala, suivi d'images poignantes sur l'enterrement de l'artiste et sur les évènements qui ont suivi la tragique disparition du «rebelle» qui ont mis toute une région à feu et à sang. Le film comporte également des interviews données sur différentes chaînes de télévision françaises. Des images de milliers de gens qui pleuraient la mort de l'enfant du peuple et qui n'ont jamais été diffusées. Celles-ci donneront une sorte de charge émotionnelle au film. Le réalisateur, ancien directeur de la maison de la culture de Tizi Ouzou, puis ancien responsable de programmation à Berbère Télévision en France et aujourd'hui gérant d'une boîte de communication à Paris, reviendra sur l'enfance du rebelle sans pour autant montrer des images quelconques de cette étape de sa vie. Tahar Yami a essuyé des critiques acerbes de la part de l'assistance, composée majoritairement de journalistes, qui ne comprend pas l'enchaînement de Tahar Yami avec des images des événements du printemps noir de 2001 en Kabylie, les marches, les manifestations et affrontements avec les services de l'ordre, allant jusqu'à la marche du 14 juin 2001 à Alger. A ce propos, le réalisateur dira que le combat de Lounès pour l'identité a la même vocation que celui déclenché en 2001. «Une succession d'événements pour une seule cause», estime-t-il. Par ailleurs, l'absence de témoignages et d'images retraçant certaines facettes de la vie du fils de Taourirt Moussa à l'exemple de ses blessures par balles en octobre 1988 à Ain El Hammam ainsi que son enlèvement par un groupe armé en 1994 ont été au centre des critiques. Pour ce, le réalisateur dira qu'il a du faire des choix dans un film qui ne dure que l'espace de 26 minutes.