Résumé de la 312e partie - José Arrigo, devenu célèbre, soigne des cas que la médecine désespère de guérir. Tout le monde parle de ses prouesses. Les malades vont affluer par centaines. Loin de là, à Rio de Janeiro, une jeune femme, Margaret M. lit la presse. Elle est d'origine polonaise et vit, au Brésil, avec son époux, un ressortissant autrichien. Elle s'intéresse beaucoup aux prouesses de José Arrigo. Elle appelle son mari. — Lis, Arrigo a encore réalisé des miracles. Elle lui montre l'article : — Il a encore retiré une tumeur… et une tumeur de l'intestin ! Elle lit l'article à haute. «Arrigo a saisi son couteau et, devant l'assistance médusée, il a pratiqué une incision au niveau du ventre. Du sang est apparu, mais cela n'a pas ému le ‘'chirurgien'' qui s'est mis à fouiller dans la plaie. Comme à son habitude, il semblait chercher quelque chose. Il l'a trouvé et l'a exhibé : un morceau de chair plein de sang… Puis, il a épongé le sang avec un coton et il s'est assis, comme épuisé par l'effort. Aux dernières nouvelles, la patiente a repris des forces. Les examens ont montré que la tumeur a disparu…» Le mari garde le silence. — Je suppose que tu ne crois pas à ce genre de chose… dit Margaret. — Tu connais mes positions… — Tu dois croire qu'il s'agit de superstitions ? — Pourquoi, puisque, si on croit la presse, il y a eu effectivement guérison… Je pense plutôt à un phénomène de suggestion… C'est parce qu'on a la foi en quelqu'un qu'on se persuade qu'on peut guérir… Platon, déjà, insistait sur la puissance de la suggestion et voyait dans les talismans de simples objets, sans pouvoir aucun mais qui parvenaient à guérir et à protéger parce qu'on croyait à leurs pouvoirs. Le philosophe grec soutenait qu'une chose n'a pas, en elle-même, la possibilité de guérir un mal, mais il suffit de penser qu'elle peut le faire pour qu'elle le fasse réellement… Margaret sourit à ce discours intellectuel. — Donc tu penses que cet homme a des pouvoirs ? — Pourquoi pas ? je te l'ai expliqué, la suggestion… Margaret sourit. — C'est un peu comme l'effet placebo… Le mari hoche la tête. — Oui, mais l'effet placebo est moins dangereux. On utilise un produit sans efficacité médicale, de l'eau du sucre ou de la mie de pain mais présenté comme un médicament. Le malade est, par un effet de suggestion, soulagé de ses souffrance et peut sombrer dans un sommeil réparateur… — On guérit aussi ? — Parfois oui, mais pas systématiquement. — Dans le cas d'Arrigo, la guérison se produit toujours. Le mari hausse les épaules. — Il ne faut pas croire tout ce que dit la presse… Il y a sans doute du vrai mais aussi beaucoup d'affabulations…(A suivre...)