Evaluation - L'édition algérienne enregistre un foisonnement de publications et un professionnalisme de plus en plus certain. «L'édition algérienne a connu, surtout ces dernières années, un saut qualitatif et ce, grâce au soutien de l'Etat et au financement du secteur» nous dit Ahmed Madi, qui est à la tête du Syndicat national des éditeurs de livres ainsi que des éditions Dar El Hikma. Il ajoute : «l'édition algérienne est restée longtemps sous la tutelle étatique dirigée par la SNED, qui avait alors le monopole de la publication.» Mais depuis le début des années 2000, «l'édition algérienne a connu un véritable essor, ce qui a permis la multiplication des maisons privées. Je constate alors que la machine éditoriale est vraiment lancée avec une nette amélioration des conditions, notamment les lois régissant ce domaine et un certain encouragement des pouvoirs publics». Pour Ahmed Madi, le soutien de l'Etat a vraiment permis la renaissance de l'édition algérienne, alors que le secteur de l'édition, pour rappel, s'était effondré surtout dans les années 1990. Ce soutien s'est traduit par des programmes de soutien au livre et l'organisation de plusieurs manifestations culturelles, telles «Alger capitale de la culture arabe», «Tlemcen capitale de la culture islamique 2011», le festival culturel panafricain, outre le projet d'une bibliothèque dans chaque commune. Force est de constater alors que l'édition algérienne enregistre un foisonnement de publications et un professionnalisme de plus en plus certain. Ahmed Madi estime, par ailleurs, que notre édition est en mesure de concurrencer l'édition étrangère et ce, «grâce au travail assidu et rigoureux des éditeurs» en vu de proposer un produit de qualité. «Nous pouvions être à la hauteur des plus grandes maisons d'édition qui sont, pour moi, représentées par les pays les plus grands organisateurs de salons du livre dans le monde comme les USA, l'Angleterre et l'Italie», tient-il à souligner. S'exprimant sur la traduction, Ahmed Madi regrette que ce domaine-là reste à améliorer et réorganiser, car «la traduction reste coûteuse puisque l'impression d'un ouvrage traduit s'avère onéreuse», explique-t-il. En outre, Ahmed Madi regrette que la distribution reste le principal problème qui entrave l'édition en Algérie, tout comme il déplore l'absence de lois claires régissant l'édition avec la signature, en mai 2009, par le président de la République, d'un document stipulant la création d'un centr,e du livre, qui n'a toujours pas vu le jour et auquel un budget de 14 milliards était prévu. Pour ce qui est du programme 2012, entrant dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie, Ahmed Madi, qui espère que cette année sera l'occasion de relancer une véritable industrie du livre en Algérie, a révélé que «le programme adopté par les éditeurs repose sur l'édition et la traduction d'un nombre considérable de livres traitant de l'histoire».