Réalité - Peu nombreux sur le terrain, les cabinets de diététiciens qui ont vu le jour ces derniers temps à Alger ont su capter l'attention de nombreux citoyens souffrant d'obésité ou de surpoids. Une spécialité nouvelle dictée par un besoin de plus en plus visible généré par une transition épidémiologique dûe essentiellement au changement des habitudes alimentaires. Le contenu de nos assiettes a sensiblement évolué avec le développement de l'urbanisation et des commerces d'alimentation rapide qui n'ont pas besoin de denrées nobles ou de produits d'origine. Et cela tombe bien puisque les fournisseurs de produits de qualité deviennent de plus en plus rares, car l'important aujourd'hui c'est de garantir une marge bénéficiaire de plus en plus importante. Cette transition épidémiologique que connaît le pays depuis plus de dix ans appelle à une réflexion à long terme pour améliorer l'alimentation des Algériens. Ces derniers sont de plus en plus nombreux à se tourner vers les diététiciens qui ont besoin de prouver leurs compétences en tant que spécialistes. Les plus connus sur Alger ont tous été, à la base, des médecins généralistes qui disent avoir suivi une formation à l'étranger à leurs frais. Interrogé à ce sujet, le ministère de la Santé, par la voix de sa chargée des maladies non transmissibles, Dr Nadir, a affirmé sans plus de précisions que ces diététiciens : «ne pouvaient s'improviser médecins diététiciens sans aucune formation au préalable. Ils ont dû certainement suivre des masters en nutrition en france par leurs propres moyens. Aucun médecin ne peut pratiquer une activité s'il n'a pas l'agrément pour le faire », a-t-elle indiqué, en nous renvoyant au service d'inspection et de contrôle pour confirmation. S'en est suivi un discours sur le programme national de lutte intégrée contre les maladies non transmissibles dont le chapitre qui prend en charge la formation des médecins en matière de nutrition diététique. «Notre but est de donner aux médecins des connaissances et des compétences en matière de nutrition diététique pour sensibiliser et conseiller les malades sur l'importance de la bonne nutrition et comment choisir ses aliments. Le volet diététique est enseigné au médecin généraliste pour faire passer des messages à la population», a-t-elle ajouté. Cela a commencé en 2002, à la faveur du séminaire national d'élaboration de la stratégie nationale de lutte contre les maladies non transmissibles, selon Dr Nadir. La formation est basée sur les conseils diététiques, la pratique de l'exercice physique et son impact sur l'organisme. «Ce travail a déjà été commencé et se fait, mais reste malheureusement peu visible, d'où l'impératif d'arriver à cette médiatisation et que les médias prennent le relais pour faire passer le message», plaide-t-elle. Jusque-là, 2000 médecins généralistes ont été formés pour la promotion de l'alimentation saine et l'activité physique. Ils ont été affectés dans les différents établissements hospitaliers de proximité à travers le pays, apprend-on auprès de notre interlocutrice.